11 mars 2024
La mère de toutes les voitures de Grand Tourisme : la Lancia B20 Aurélia (1951 – 1958)
Vincenzo Lancia fonde à Turin en 1906 la Lancia & C. Fabbrica Automobili.
A partir de 1918, Lancia se spécialise dans la fabrication de moteurs en V étroits à 20°, voire moins.
Après la seconde guerre mondiale, Lancia présente sa B10 Aurélia, une berline 4 portes révolutionnaire, conçue par le fils du créateur de l’entreprise Gianni Lancia, avec l’ingénieur Vittorio Jano pour l’ensemble mécanique et le designer Mario Boano (Ghia) pour le style.
Raymond Jacques
La voiture, présentée au salon de Turin 1950, se caractérise par l’usage massif de l’aluminium pour la carrosserie (tous les ouvrants sur coque acier) et la transmission qui dispose d’un ensemble de type Transaxle (boite-pont située à l’arrière). Les roues avant sont indépendantes et l’essieu arrière présente un pont De Dion. Le moteur est un V6, une première mondiale car ce type de moteur était réservé jusqu’alors à la motorisation des bateaux de sport, comme les V6 BPM (Botta i Puricelli Motori, « les seuls qui ne cassent pas »).
Le V6 Lancia, le premier V6 automobile
En 1951, Boano se remet à l’ouvrage pour créer un dérivé de la B10, nommé B20 et gardant le nom d’Aurélia. La nouvelle voiture est un coupé 2+2 à deux portes et arrière de style « fast back ». Il est équipé de la même mécanique V6 que la berline. Mais le moteur de base de 1750 cc passe à 2 litres pour la nouvelle voiture, baptisée Gran Turismo, et dont l’appellation abrégée « GT » sera usurpée par bien des bidets roulants.
Idéale pour avaler dans un légendaire confort des kilomètres d’autostrada à des moyennes horaires fulgurantes, la B20 se vend très bien malgré un prix conséquent. Les sièges sont en cuir, la conduite est à droite et le levier de vitesses est sous le volant à la mode de l’époque, mais il est possible d’avoir la conduite à gauche à partir de 1954. L’échappement est double, un par banc de cylindres, et il distille une sonorité envoutante. Les roues sont des Borrani Bimétal jugées plus esthétiques et plus efficaces que les roues à rayons. Le moteur 2 litres sort 75 chevaux avec un carburateur Solex, puis 80 avec un Weber. Cela peut sembler peu de nos jours, mais cela assure 175 km/h, puis 180 km/h à la belle italienne.
La B20, un coupé (ou coach ?) d’une rare élégance
En 1953, la B20 reçoit un moteur de 2500 cc donnant 110 chevaux et propulsant la voiture à 185 km/h. En 1955 la puissance passe à 118 chevaux par modification des blocs et des culasses.
Le freinage, confié à quatre gros tambours, est le point faible de cette voiture. Ces freins chauffent en usage intensif et leur efficacité diminue alors assez sensiblement.
Lancia Aurelia B20 Corsa Le Mans 1952
La B20 en compétition
Dès 1951 la B20 est engagée dans les plus grandes compétitions internationales : 24 Heures du Mans, Targa Florio, Mille Miles etc.
Une série spéciale « compétition client » d’une dizaine de voitures avec le levier de vitesses au plancher est fabriquée dès 1951.
Voir ou revoir la note « Du chianti pour Bracco… » du 24/02/2019 qui décrit les aventures du pilote italien sur B20 ainsi qu’une monographie sur celles de S/N « 1010 ».
Le cabriolet B24
Le spider « America »
Les versions décoiffées et décoiffantes : la B24
La B24 est la version cabriolet (convertible) de la B20 avec une version spider nommée « America ». Elle est motorisée par le 2,5 litres de 118 chevaux, fabriquée d’avril 1954 à avril 1958.
Véhicule équipé d’un klaxon à compresseur 6 trompes…
Le cabriolet B24 fut la troisième vedette du film « Le Fanfaron » (titre original « il sorpasso ») de Dino Rizzi en 1962 avec Jean-Louis Trintignant et Vittorio Gassman.
Pour finir en laideur, la version la plus farfelue de la B10, la B15 « limousine »….
Perso, je préfère la Jaguar MkIV…
09:55 Publié dans g.bracco | Tags : lancia aurelia | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook | |
Commentaires
J'ignorais que Lancia avait conçu le premier V6 de série... équipant cette jolie B20 Fast back. Vittorio Jano issu de Lancia créa également chez Ferrari un illustre V6, celui de la Dino qui équipa... Une autre superbe Lancia, la Stratos.
Écrit par : F.Coeuret | 11 mars 2024
Répondre à ce commentaireMerci, très instructif ! Merci aussi à Hergé pour le dessin
Écrit par : Albert | 11 mars 2024
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