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19 juillet 2019

Mustang Man

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Il n’était ni pilote de courses ni constructeur de formules 1 ou autres prototypes taillés pour la piste. Il était un business man d’exception entré dans l’industrie automobile américaine où il fit une splendide carrière. On lui doit la seconde voiture mythique de Ford, après la fantastique Model T : la Mustang !

par Raymond Jacques


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 La bicyclette lui était interdite par ses parents :
"Ça a fait de moi le seul gamin d'Allentown qui soit passé directement du tricycle à une Ford"

 

Lido Anthony Iacocca alias Lee Iacocca naquit le 15 octobre 1924 à Allentown dans l’état de Pennsylvanie dans une famille d’immigrés italiens. Il est mort le 2 juillet 2019 à Bel Air, l’un des endroits les plus chics de la grosse centaine de villes qui composent l’agglomération de Los Angeles, Californie.

Entré chez Ford Motor Company en 1946 nanti d’un diplôme d’ingénieur, il intègre le service commercial et grimpe rapidement dans la hiérarchie jusqu’au top management de l’entreprise. En 1961, Iacocca, alors vice président, a une idée visionnaire : venir entamer et développer significativement le segment de marché détenu par les sportives européennes en cassant les prix avec une deux portes, quatre places, levier de vitesses au plancher et style sportif. Elle devait mesurer moins de 4,60 mètres de long, peser moins de 1150 kilogrammes et SURTOUT être vendue moins de 2500 dollars ! En France, nous eûmes un concept similaire baptisé par la presse spécialisée « la voiture des copains » mais qui demeura sans suite pour des raisons financières.

Le bureau de style Ford dirigé par Joe Oros se mit au travail. L’un de ses designers, Gale Halderman, effectua un boulot considérable, travaillant même la nuit...  Pour rester dans le cadre du prix de vente maximum de 2500 dollars et des contraintes techniques de dimensions et de poids, l’insipide compacte Falcon fut choisie comme base de travail pour la nouvelle voiture. Celle-ci fut prête en moins de 18 mois…

 

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En septembre 1962, un prototype est réalisé et montre déjà l’essentiel des lignes de la future Mustang, dont la face avant est si caractéristique. Elle ne s’appelle pas encore Mustang, mais Cougar et un petit félin chromé orne sa calandre :

 

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Le nom de Cougar sera conservé pour une version luxueuse vendue sous la marque Mercury. La Cougar, rapidement devenue Mustang (nom inspiré par le chasseur P 51), sera mise en vente au public le 17 avril 1964 au prix de 2368 dollars. La veille, la Ford Motor Company passe inlassablement des spots de publicité sur les trois principales chaines de télévision ABC, NBC et CBS. Le 17, des foules compactes se précipitent vers tous les garages Ford du pays, chéquier en main pour acheter la nouvelle merveille… La clientèle peut choisir le moteur de sa voiture entre un six-cylindres en ligne de 2,8 litres et 101 ch, et deux V8, l’un de 4,2 litres et 164 ch et l’autre de 4,7 litres de 210 ch. Les boites de vitesses peuvent être manuelles à 3 ou 4 vitesses ou automatique. Le choix de la commercialisation en cours d’année automobile fera du millésime des premiers modèles des « 64 et demi ».

Les prévisions de ventes initiales tablaient sur 100.000 ventes annuelles. 22.000 commandes furent signées dès le premier jour ! A la fin de la première année 417.000 voitures avaient été vendues, le million de ventes fut atteint à la fin de la seconde année.

Le 30 mai 1964, Ford fournit six Mustang aux 500 Miles d’Indianapolis pour être utilisées comme pace cars.

 

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Le 17 septembre 1964, le film « Goldfinger » sort à Londres en première mondiale. Une séquence mémorable montre le combat de James Bond avec son Aston Martin bourrée de gadgets contre un cabriolet Mustang conduit par une belle tueuse à gages.

 

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Bientôt, la concurrence investit le créneau de la sportive à l’américaine avec la Chevrolet Camaro, la Plymouth Barracuda, la Dodge Charger, etc. Cette lignée prendra le nom de « Pony Cars », en l’honneur de la première du genre, la Mustang, du nom d’un cheval sauvage des plaines américaines.

En 1965, Lee Iacocca contacte Caroll Shelby, l’homme qui transforma en 1962 un sage roadster britannique AC en une méchante Cobra de course, afin qu’il accomplisse le même miracle avec la Mustang. C’est ainsi que naquit la 350 GT élaborée à partir de la version fastback.

 

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La Mustang connaitra une longue carrière, émaillée de quelques avatars et autres voitures plus ou moins ratées. En 2005, pour la cinquième génération, les formes modernisées des premiers modèles connurent un succès qui est toujours d’actualité.

Iacocca fut aussi impliqué dans la création de la modeste sub-compacte Pinto, qui traina derrière elle une sulfureuse réputation à cause des explosions mortelles provoquées par les fuites de son réservoir en cas de choc arrière. Mais son solide moteur ACT disponible en diverses cylindrées sera aussi monté dans diverses Ford européennes et il fera le bonheur de préparateurs de petites sportives.

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Lee Iacocca quittera Ford pour sauver Chrysler de la faillite avec un nouveau concept : le mini van, appelé chez nous monospace. Le Voyager sortira quelques mois avant l’Espace Renault. Iacocca achètera à Renault le constructeur Jeep, marque mythique et gravée dans le cœur de chaque Américain. Et il supervisera la sortie d’un autre monstre : la Dodge Viper.

J’avais un collègue américain pétri d’admiration pour Lee Iacocca. A juste titre.

 

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   - Illustrations ©D.R.

Commentaires

Bel hommage à un homme qui contribua particulièrement à l'aura du constructeur US sur la planète.

Écrit par : F.Coeuret | 20 juillet 2019

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