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10 octobre 2012

j'ai levé mon pouce

pedro rodriguez,reims,jp.cassegrain

A l'heure où l'étoile montante Sergio Perez fait à nouveau briller les couleurs de son pays, Francis Rainaut s'est souvenu d'un autre "grand" mexicain de la formule 1.

 

Allez encore un trésor que ne renierait pas le Pr Reimsparing.

Pedro a hérité de la Matra de Riton, hors-course pour quelques mois.

J’ai levé mon pouce avec mon cousin à la sortie de Paris, et suis arrivé direct dans le paddock pour planter ma tente.

Je verrai la course de F3 dans le stand de JP Cassegrain avec sa mère avec qui nous avons sympathisé.

Pour l’autographe, ce ne peut pas être à Clermont puisque les BRM étaient forfait, c’est donc à Monza (dans le paddock comme d’habitude), j’avais amené quelques photos persos…

On peut dire que c’est d’époque, ah Pedro, quel Matador !

 Francis Rainaut

 

Pedro Rodriguez, Matra MS7, Trophées de France F2 1969,  circuit de Reims-Gueux ©Francis Rainaut

(Note et commentaires  déjà parus en 2006 sur Mémoire des Stands)

Commentaires

aujourd'hui, j'en ai apris une bonne. . .
Pedro Rodriguez à disputer un GP au volant d'une Matra. de F3 ok, mais tout de même
merci.

Écrit par : Bruno | 12 octobre 2006

De Formule 2 voyons !!! Il y avait du beau monde en F2 en ce temps là : Rindt, Stewart, Ickx, Rees, Beltoise ....

Écrit par : Christian Magnanou | 12 octobre 2006

Il fallait rectifier. C'était bien sur la fameuse course de F2 à la fin de laquelle tout le monde était en paquet serré et s'observait avant de franchir la ligne d'arrivée: le plus étonné fut le vainqueur, François CEVERT !

Écrit par : Daniel DUPASQUIER | 12 octobre 2006

A propos l'éminent tenancier de ce distingué blog aurait il quelques photos ou anecdotes sur Alan Rees, vainqueur en son temps de la course de F2 à Reims et dont on a perdu la trace depuis le début de l'aventure MARCH ?

Écrit par : Christian Magnanou | 12 octobre 2006

bonne fête Bruno ! c'est le 13 et en plus un vendredi ! Rodriguez a aussi conduit une 650 aux 1000km de Paris en 1969

Écrit par : françois Coeuret | 12 octobre 2006

Désolé bruno c'était le 6, je me suis planté mais il n'est jamais trop tard.....

Écrit par : françois Coeuret | 12 octobre 2006

Si je me souviens bien, Alan Rees n'a pas disparu après le création de March, car il a fait partie des fondateurs d'Arrows avec Jackie Oliver en 77. Encore un qui a un rapport avec Matra puisqu'il avait partagé le volant de la 620 avec Schlesser au mans en 66.

Écrit par : antoine | 12 octobre 2006

le 6 ou le 13, peu importe.
ce qui est important c'est que la Scuderia m'a promis un super anniversaire pour le 22, avec deux jours de retard

Écrit par : Bruno | 13 octobre 2006

Nice shot !

Non seulement je ne renierais pas une telle photo, mais, bien au contraire, je serais plutôt légèrement frustré de ne pas avoir l'équivalent dans ma collection. Celle-ci est certes bien fournie, mais ne peut s'enorgueillir d'aucun cliché dédicacé. Toutefois, ce qui m'impressionne le plus, ici, c'est ce regard de Pedro Rodriguez fiché dans celui du photographe via l'objectif.

Bravo et merci à Francis Rainaut de nous en avoir fait profiter.

Professeur Reimsparing

Écrit par : Professeur Reimsparing | 13 octobre 2006

Professeur, c'est un réel plaisir de vous lire.

J'avais 15 ans le jour de la photo, je devais avoir un appareil, heu, pas terrible et ma collection est extrêmement pauvre.

A l'inverse j'ai les autographes (en mains propres evidemment!) de Juan-Manuel FANGIO, Jackie STEWART, Bruce MAC LAREN, Jo SIFFERT, Jochen RINDT, Piers COURAGE, Vic ELFORD, Jacky ICKXS, Denny HULME, Pedro RODRIGUEZ évidemment, et également notre JPB avec presque la même photo que Pedro si ce n'est qu'elle est encore plus floue, si d'aventure c'était possible.

Les négatifs par contre se sont perdus dans les oubliettes du passé comme le film super8 tourné dans le paddock de Monza en 1970 pendant les essais...qui a immédiatement été volé dans le parc le dimanche soir pendant que nous dormions (à la belle étoile).

C'est vrai que celle de Pedro est la plus sympa, très bien centrée, regard droit sur le photographe, il devait à ce moment là rejoindre le paddock ou à l'inverse rejoindre la piste pour les essais, mais bon sans casque, même à l'époque, c'est rare, évidemment il n'a pas fait le moindre tour comme cela.

C 'est pour moi réel plaisir de faire enfin partager ces raretés à de vrais amateurs.

Nb. Quand on assiste à un meeting (W-E complet), on suit évidemment toutes les courses, F2, F3, Formule France, Gords, etc...Il est trop évident que ce n'est pas une MS5 de F3, c'est même marqué dessus.

Francis RAINAUT

Écrit par : Francis RAINAUT | 13 octobre 2006

Je rebondis sur ce que dit le Pr Reimsparing concernant ce truc des pilotes qui vous regardent ou pas quand vous les prenez en photo. C'est un vrai cadeau quand, comme Pedro regardant Francis, ils fixent votre objectif. C'est extrêmement rare, sauf si le photographe est connu, ou un familier, et ceci l'était peut-être davantage durant la période considérée sur MdS que de nos jours où les pilotes sont soumis à la pression des sponsors, à la nécessité de présenter une belle image d'eux, alors que dans le temps ils en avaient rien à foutre. Ils faisaient comme bon leur semblaient, selon leur caractère, l'humeur du moment, etc.

J'ai été frappé au GP de Monaco cette année de constater que les pilotes, sortant du paddock, posaient souvent gentiment pour les quidams qui les attendaient dehors, n'hésitant pas quelquefois à poser sur des photos de groupe avec la nana ou la belle-mère du gars que prenait la photo. Impensable en 1972 !

Ceci me fait penser à ce grand journaliste français, dont je tairai le nom (pas Crombac), qui s'est évertué à NE JAMAIS CROISER mon regard durant la période 72/80 où j'ai sévi dans les paddocks car il me savait porteur de faux brassards et me considérait comme on regarde dans le métro un faux mendiant Roumain.
Bel exercice car il lui falllait d'abord me repérer parmi la foule innombrable qui peuplait les paddocks d'alors, puis s'obliger ensuite à ce difficile exercice tout au long du week-end, et ce pendant 8 ans. Quelquefois, je le croisais, il arrivait à regarder A TRAVERS moi, comme si j'étais transparent. C'était drôle à hurler de rire...

Maintenant il est vieux et c'est lui qui quémande les regards. Classique. J'ai croisé son regard, VRAIMENT croisé, à un Rétromobile récent. Il ne m'a pas reconnu car j'ai beaucoup changé (maigri, avant on me surnommait Lord Hesketh, plus pour le côté Hesketh que pour le titre nobiliaire).

Écrit par : Mémoire des Stands | 13 octobre 2006

J'oubliais deux grands noms - et pas des moindres - dans ma collection d'autographes:
Graham HILL et Chris AMON. Après c'est tout.

Ca fait presque tout le plateau de Clermont-Ferrand F1 1969.

Désolé Monsieur Jacky ICKX d'avoir écorché votre nom.

Écrit par : Francis Rainaut | 14 octobre 2006

Pour essayer de défendre un peu les pilotes qui ne posaient pas pour les photographes:
Il y a deux moments dans la vie d'un pilote l'avant et l'après course.

Très jeune, je me souviens avoir vu, et surtout pas dérangé, Jim Clark peu de temps avant un départ de F1 (Rouen je crois), enfermé dans sa Lotus Elan garée derrière le camion atelier Lotus, tassé sur lui-même en se rongeant les ongles. Je n'avais alors jamais encore piloté, et l'image de mon idole habituellement souriante et si fairplay dans cet état de tension m'avait marqué.

Avant la course, la plupart de ceux que j'ai cotoyé étaient aussi fermé que je l'étais moi-même. Je m'isolais le plus tôt possible dans la monoplace ou le proto, et là, plus d'extérieur. Mon monde était réduit au circuit ou à la course côte que j'allais attaquer. Une concentration de concentration. Plusieurs fois, après la course, j'ai discuté avec jacques Laffitte qui, lui, arrivait à faire le clown jusqu'au dernier moment sur la grille de F3 avant de sauter dans son baquet et de piloter magistralement. Personnellement, c'est le seul que j'ai connu aussi décontracté avant un départ.

Après la course, c'était une autre histoire: toute cette concentration, toute cette tension éclatait en des excès tout aussi remarquables. (Curieusement, Jacques Laffitte arrivait à combiner les deux, "avant" et "après"). Disponibilité totale pour toutes photos, interviews, autographes, ou autres: ces excès qui faisaient que les pilotes étaient souvent interdits dans les hôtels environnants les circuits.

Je suis sidéré de la disponibilité des pilotes actuels "avant", interviewés jusqu'au moment où ils montent dans leurs monoplaces, obligés de répéter cinquante fois pour cinquantes télés différentes "oui, la voiture est pas mal, l'équipe a fait un bon boulot, non, nous n'avons plu de problèmes d'adhérence..." Toutes remarques interchangeables et hautement indispensables à la compréhension de la course.
Sérieusement, un gros effort de préparation psychologique sépare les années culte de la période actuelle, pour calmer et "positiver" cette terrible tension d'avant-course. Les préparateurs physiques et mentaux font un sacré travail.

Écrit par : guy dhotel | 14 octobre 2006

Nous pouvons nous féliciter de vos commentaires avisés, Guy.
La contribution d’un pilote donc d’un acteur et sa Mémoire des Pistes complète d’une manière forte les commentaires de ceux qui sont plutôt observateurs et donc limités a des Mémoire de Stands.
Pouvons nous profiter de vous et vous poser quelques questions à la suite de votre dernière intervention.
Vous évoquez votre concentration. Etait elle supérieure avant une course de côte ou sur circuit. La course de côte sa solitude et sa fulgurance qui ne permet pas de rattraper la moindre erreur n’oblige- t- elle pas encore plus de stress et de concentration.
Pour ce qui est de la disponibilité des pilotes actuels, vous remarquerez qu’elle est a l’attention des medias. Les pilotes du passé disaient « la mort est dans mon contrat » aujourd’hui c’est la communication qui est dans leur contrat, tant mieux pour eux et leurs famille.
Mais peut être que le pilotage est moins difficile maintenant qu’avant, quel est votre avis sur ce point.
Vous citez le cas Jacques Laffite, j’ai un souvenir personnel qui illustre bien votre propos.
Nous avions rendez-vous avec lui dans son petit hôtel à proximité circuit de Spa le matin du GP de Belgique.
Nous prenions notre petit déjeuner il était 8h30 et nous attendions qu’il descende de sa chambre pour aller au circuit ensemble. (Il avait un raccourci que les gardiens du circuit lui accordaient).
Il descendit l’escalier qui donnait dans la salle et nous apercevant fit semblant de trébucher sur les dernières marches et se retrouva parterre en grimaçant et nous disant qu’il s’était probablement cassé quelques chose.
Nous étions a 1h du warm up.
Sa face s’éclaira d’un grand sourire et il nous dit « j’vous ai fait peur, c’est Ligier qui aurait fait la gueule »
Il venait de faire une de ses pitreries dont vous parlez Guy au risque de se rompre vraiment un os.

Écrit par : gianpaolo | 14 octobre 2006

Je crois que les préparateurs physiques et mentaux n'expliquent qu'en partie la décontraction des pilotes d'aujourd'hui avant le départ. Il me semble que cette décontraction leur vient avant tout du karting, qu'ils pratiquent depuis l'âge de dix ans en moyenne (sinon ils ne seraient pas en Formule 1), contrairement aux pilotes des années 70 qui ne venaient que très exceptionnellement du kart (les premiers furent Peterson et Fittipaldi). Une course de Kart de haut niveau, c'est un week-end sous tension avec des essais chronos, trois ou quatre manches qualif, une finale et une préfinale, avec des réglages comme en F1 et les 25 premiers qui se tiennent en une seconde, contrairement à la F1. C'est un sport très dûr mais les pilotes ont 14, 15, 16 ans, ils ont l'âge de faire des farces, et ils prennent l'habitude de courir dans ce mélange de très haute compétition et d'ambiance potache. Ils y apprennent à mieux résister à la pression des départs, mais certainement pas à mieux se débrouiller dans la vie. Pour cela, il valait mieux l'époque d'un Graham Hill mécano chez Lotus, d'un Jo Siffert marchand de voitures d'occasion pour payer sa première F1 ou d'un François Cevert montant et démontant plusieurs fois la boite de vitesse de sa F3 dans son garage pour apprendre à se débrouiller sans mécano...

Écrit par : antoine | 14 octobre 2006

A Gianpaolo ; Vos encouragements sont utiles, merci. J’essaie d’être précis, ce qui n’est pas toujours facile.
La concentration avant les courses… Effectivement, il y a une différence entre la concentration nécessaire en course de côte avec un engin fait pour gagner et celle en circuit en F3 , le tout à recadrer toujours dans les années 70 : Je ne parle que de ce que je connais.
En côte, le niveau pilote-voiture était alors très relevé. (Championnat d'Europe, primes de départ coinséquentes...) Au départ de la course de côte, vous étiez comme un soliste devant son public : la moindre fausse note est éliminatoire pour la première place et souvent la sortie de route faisait partie de cette fausse note. La sécurité ? Une botte de paille devant chaque poteau. Basta. Un peu court pour des engins au rapport poids puissance en dessous de 2/1 ( dans mon cas : 280cv pour 500 kg , pilote et carburant compris.). Les sanctions : des ravins, des arbres, des talus, des angles de maisons sans trottoirs à frôler à 200 (Chamrousse), etc.
En circuit, la différence de taille se passe sur la ligne de départ : vous n’êtes pas seul, vous n’entendez pas votre propre moteur, et à moins d’être en pôle, il faut composer avec les autres qui zigzagueront comme vous pour gagner des places. Qui fera quoi ? on ne se concentre pas sur la ligne idéale mais sur une guerre qui va éclater.
La sécurité était à peine supérieure en circuit. Moins d’arbres, moins de maisons ? Au Grand Prix des frontières à Chimay, on coupait au plus court sur une place gravillonnée, après avoir sauté un trottoir à fond de troisième,, avec comme échappatoire une file interrompue de maisons de briques rouges. Ce n’était pas en 1900, mais bien en 1971. En Formule 3. Dieu que les suspensions de Martini étaient solides !

Ce qui m’amène à la réflexion d’Antoine.
Et si les pilotes étaient plus décontractés maintenant tout simplement parce qu’ils risquent beaucoup moins leur vie ? Après un an de circuits « normaux » pour l’époque, j’ai couru sur le premier circuit « sûr », Le Castelet, en 72. Après reconnaissance et essais, les repères mentaux n’étaient plus du tout les mêmes et l’impression au départ était tout autre : On savait que la sanction n’était plus si grave, ion pouvait élargir en dehors des vibreurs, es trajectoires qui ne respectaient plus strictement la route.
A Clermont Ferrand en 1972, je n’ai osé passé la cuvette à fond qu’à la fin de la deuxième séance d’essai et encore parce que ce diable de Williamson qui m’aspirait ne daignait pas couper : Châssis talonnant en gerbe d’étincelles au milieu de cette courbe creusée en bas de la descente, sortie au ras d’une pointe acérée de « rail de sécurité » découpé pour cause de passage de route transversale (interdite durant les courses, tout de même !).
La courbe de Signes passait également à fond si tout était OK. On pouvait même faire l’extérieur, on ne risquait pas grand chose sinon deux cents mètres dans les gravillons extérieurs avant de revenir sur le double droit. (vécu : Un adversaire sympa, trouvant que je le collais d’un peu près, avait levé le pied au milieu de la courbe pour me sortir.)
Cet exemple montre aussi l’évolution du pilotage en fonction des dégagements. Et explique en grande partie la moindre tension –tout est relatif- sur des circuits de plus en plus aseptisés. Enfin, je vous rappelle, Antoine, que dans les années 1970, il fallait avoir dix-huit ans et son permis de conduire en poche pour débuter en national, ce qui nous amenait dans le meilleur des cas à dix neuf ans pour un débutant en monoplace avec licence internationale.

Écrit par : guy dhotel | 15 octobre 2006

Je suis tout à fait d'accord, Guy, avec votre idée selon laquelle les pilotes d'aujourd'hui sont plus décontractés avant les courses parce que le sport est devenu moins dangereux. Pour ma part j'ai pratiqué le motonautisme pendant treize ans, à une époque où nous allions à 160 sans cellule de survie ni harnais. J'ai disputé plusieurs épreuves qui ont très, très mal fini pour certains de mes camarades, dont les tragiques 6 heures de Paris 1988 - les dernières, hélas. C'est vrai qu'on ne dort pas très bien la veille des courses et qu'on n'est guère causant avant le départ... Toutefois, indépendamment de toute question de danger, je pense que le Karting a vraiment changé le visage du sport automobile en en faisant un sport qui se pratique dès l'age de dix ans au plus haut niveau, un peu comme la gymnastique ou la natation. Lorsque les pilotes ont vingt ans, ils sont sans doute moins mûrs que ceux de naguère et moins préparés à gérer les "à côtés" humains de la course. Mais la vitesse et le stress des circonstances de course sont un état naturel, car ils ont déja pris au bas mot 500 départs et, pour les meilleurs d'entre eux, abordé à fond certaines paraboliques qui, même en kart, réclament aussi un "gros coeur".

Écrit par : antoine | 15 octobre 2006

Ce matin, je lis sur internet une déclaration d'Alonso qui réconcilie avec les pilotes actuels de F1:
" Malgré les décisions qui ont été prises contre nous cette saison, rappelle Alonso, nous sommes restés unis jusqu'à la fin. J'ai appris une leçon très importante, c'est que le jeu propre et la bonne éducation sont plus importants que tout en sport, et particulièrement en Formule 1. "
Alonso, déclaration après le GP du Brésil, 22/10/2006

Cet aveu de maturité résume parfaitement nos appréciations entre « pilotes d'avant » et "actuels". Gagner, être le meilleur, bien sûr, mais pas à n'importe quel prix.

Cher Antoine,
Comme vous le disiez, grâce au Kart, des centaines de talents peuvent éclater à partir de l’âge de six à dix ans. Mais qu’est-ce que le talent sans la valeur humaine ?
Cette dernière réflexion d’Alonso définit parfaitement un grand pilote. Il lui aura fallu vingt ans de courses.
Le Kart produit de fantastiques enfants surdoués pour le pilotage. Il leur reste après le plus difficile, apprendre à vivre sans protection dans un des milieux les plus difficiles qui soit, tout en continuant à rester surdoué en pilotage.
Ce qui s’appelle « faire le vide » avant un départ, c’est à dire être parfaitement concentré. A dix ans, au départ d’un GP de Kart, rien n’est plus facile : pas de chèque en bois pourvu que je ne me retrouve pas en taule demain, pas de et ma petite amie qui n’est pas là, elle fait quoi pendant que je vais risquer ma peau, pas de si je me sors cette fois, adieu mon sponsor et adieu ma carrière… Pas simple de faire abstraction de tout ça, ce qu’on appelle les soucis courants de la vie qu’un enfant ne soupçonne même pas.
A dix ans, la merveilleuse inconscience de l’enfant oriente toutes ses possibilités cérébrales sur la course.
Le plus drôle, c'est que j'ai commencé à courir sur quatre roues à 7 ans. Des "caisses à savon". les luttes étaient féroces dans mon village, les roulements à billes vrillaient les tympans quand on déboulait en paquet dans l'une des trois grandes descentes. Les gammelles et sorties de route pouvaient être saignantes.
Tiens, c'est curieux, sur mon engin, j'avais bricolé des bandages caoutchouc pour aller plus vite et j'avais fait l'impasse sur le frein.

Écrit par : guy dhotel | 23 octobre 2006

Cher Guy Dhotel, en fait nous disons exactement la même chose ! Moi a 17 ans, venant de perdre mon père, j'ai fait aussi mes premières courses de hors bord sans un rond et avec des moyens de fortune. Je suis allé sur des courses avec des camionettes pas assurées et des pièces prélevées dans des conditions rocambolesques. Je suis bien d'accord sur le fait que les enfants du karting, que je connais bien pour en... sponsoriser un, ont les trajectoires dans le sang mais seulement les trajectoires et pas la vie ni ses embuches. Je suis heureux que votre passage sur mémoire des stands vous ait finalement conduit à nous raconter votre vie. Je me souviens très bien d'avoir, adolescent, suivi votre carrière. Je me souviens aussi de cet entrefilet dans Sport Auto ou Echappement qui commençait par ce titre : "Guy Dhotel : Recourir". J'avais attendu de vos nouvelles et, voyez, les éternels retours arrivent toujours à point pour qui sait attendre. Merci.

Écrit par : antoine | 23 octobre 2006

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