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28 janvier 2019

Offensive du milieu de grille... Et podium !

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Depuis la douzième position au premier passage sur la ligne, le pilote de la monoplace verte et argent n’a cessé d’attaquer tout au long de cette course. Il a profité de quelques abandons mais aussi dépassé huit adversaires pour se hisser sur le podium… Lauda vient d’abandonner et il ne lui reste plus que quatre tours à accomplir après lesquels la seconde marche de ce podium l’attend.

par François Coeuret


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Essais endeuillés

En cette fin mars 1974 le circuit de Kyalami accueille le Championnat du Monde de Formule 1 pour la troisième manche de la saison. Des essais préliminaires se sont déroulés auparavant. Ils ont été endeuillés par l’accident mortel de Peter Revson qui perdit le contrôle de sa Shadow à la suite d’une probable rupture de suspension. En signe de deuil l’équipe anglo-américaine est absente pour ce Grand Prix. Brian Redman remplacera le regretté pilote américain aux côtés de Jean-Pierre Jarier.

 

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Qualifications

Les Ferrari 312 B3 montent en puissance. Lauda se met en évidence et réalise la pole tandis que Regazzoni se positionne un ton en dessous en sixième position. Deux pilotes surprennent leur monde, Carlos Pace hisse sa Surtees TS16 en seconde position à 5/100e de l’Autrichien tandis que le bouillant Arturo Merzario réalise le troisième temps sur sa modeste Iso-Marlboro. Les pneus Firestone ne sont pas étrangers à ces performances, les deux pilotes les ont cependant parfaitement exploités. Les McLaren qui ont remporté les deux premières courses aux mains de Hulme et Fittipaldi se placent en embuscade, cinquième et neuvième chronos dans l’ordre inverse des pilotes cités précédemment. Reutemann sur la Brabham BT44 se place quatrième et Watson (BT42) treizième. Les Lotus de Ickx et Peterson (positions 10-16) sont en retrait de même que la nouvelle BRM P201 en onzième position. Hormis Jody Scheckter, position 8 sur la Tyrrell, les Sud-africains sont cantonnés en fond de grille. Charlton vingtième sur McLaren est le mieux placé, Ian Scheckter, Robarts, Keizan et Driver meublent les dernières lignes.

 

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La course

La meute s’élance aux ordres du starter pour 78 tours. Lauda et Reutemann sont les plus prompts et mènent le peloton devant Regazzoni, Jody Scheckter qui a réalisé un bon départ, Hunt bien parti lui aussi et Fittipaldi. Niki Lauda domine ce début de course mais Reutemann se fait pressant dans son sillage. La Brabham BT44 fait jeu égal avec la Ferrari. Au dixième tour l’Argentin se cale dans son sillage aérodynamique puis déborde la voiture rouge dans la ligne droite des stands. Le pilote autrichien cède petit à petit du terrain. Il ne terminera pas la course victime d’une défaillance de batterie en fin de course. Revenons au cœur du peloton. La voiture verte et argent n14 est en douzième position jusqu’au onzième tour dans les roues de la Surtees de Carlos Pace. Ce dernier va se faire doubler au tour suivant. La BRM passe Stuck dans la foulée puis va occuper la dixième place jusqu’au tour 32. L’offensive n’est pas terminée pour son pilote. Il va rattraper Merzario et atteindre la neuvième position en passant l’Italien. C’est ensuite au tour de Hulme en délicatesse avec ses pneus. La Tyrrell de Depailler est en ligne de mire. Quatre tours suffiront au pilote de la BRM pour prendre le dessus sur son compatriote. En septième place le français n’est pas décidé à en rester là. Profitant de l’excellente tenue de ses pneus il va faire subir le même sort à la seconde Tyrrell, celle de Jody Scheckter. Ainsi Jean-Pierre Beltoise rentre dans les points en ralliant la sixième place.

 

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Emerson Fittipaldi commence à voir ses pneus faiblir, JPB va profiter de l’aubaine et dépasse le brésilien au cinquante-huitième tour. Ce n’est pas fini ! Hailwood qui pilote également une Mc Laren se trouve maintenant à la merci de « Bebel ». C’est au tour 64 que ce dernier passe l’anglais à l’aspiration dans la ligne droite. Il rejoint ainsi la troisième marche du podium. L’arrêt de Lauda lui offre la seconde. Il savoure son résultat à sa juste valeur après la course en compagnie du vainqueur Carlos Reutemann et de Mike Hailwood troisième.

 


 

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La suite moins réjouissante, BRM s’éteint

Début 70 Owen organisation bénéficie des généreux subsides de Yardley puis de Marlboro. La perte de ses deux pilotes de pointe en 71 fait vaciller l’écurie BRM. Celle-ci engage en 72 nombre de pilotes, une stratégie de dispersion malhabile. L’équipe est à la recherche de talents en 73 mais Lauda et Regazzoni sont phagocytés par Ferrari. Marlboro s’enfuit, Owen jette l’éponge à l’issue d’une saison décevante. Louis Stanley, beau-frère de Sir Alfred Owen, sauve les meubles. Cependant le modeste budget Motul en 1974 ne va pas faire de miracle. Les expérimentés Beltoise et Pescarolo se battent vaillamment au volant de la P201 conçue par Mike Pilbeam. Cette monoplace à la coque pyramidale façon Brabham BT42 est habillée d’une avantageuse robe argent et vert. Ses volumineux radiateurs latéraux mal intégrés à la carrosserie la desservent néanmoins côté esthétique.

 

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Pescarolo, Paddy Driver

   

Après la belle performance de Beltoise en Afrique du Sud, la suite de la saison s’avère moins fructueuse pour le pilote français. La P201 ne confirmera pas cette jolie course et mènera son pilote à la treizième position au classement du Championnat du Monde. Ce sera la dernière saison de JPB dans la formule reine. La déconvenue de l’épisode Ligier fin 75 mit fin à ses espoirs de se maintenir en Formule 1. BRM de son côté va vivoter jusqu’en 1977 avant de disparaître du paysage du sport automobile mondial malgré un bref retour (indirect) dans le Championnat du Monde sport en 1992, sans lendemain.

 

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Paddy Driver, Lotus 72

 

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Eddie Keizan, Tyrrell

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 - Illustrations ©D.R.

Commentaires

La dernière belle performance d'une BRM, la question reste encore posée aujourd'hui, si BRM avait engagé seulement un team de deux autos n'aurait elle pas recueilli plus de lauriers car cette p201 était performante à la base ?

Écrit par : Alain | 28 janvier 2019

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La P 201 était sûrement une bonne monoplace Alain mais côté budget c'était probablement serré. En témoigne l'apparition du deuxième châssis qu'en Suède pour Pesca (début d'incendie au premier tour). Henri ne retrouva sa voiture qu'en France et dut se contenter de la 160E en début de saison. Migault courut épisodiquement sur une 160E. Beltoise qui commença la saison avec la 160E n'enregistre que trois classement dans les points, Pesca aucun. La fiabilité de la BRM P 201 laissa à désirer... C'est surtout en 72 que les engagements étaient trop nombreux, cinq voitures à Monaco par exemple!

Écrit par : F.Coeuret | 28 janvier 2019

Très joli récit. Qui prouve, une fois encore, que JPB savait tirer le meilleur parti du matos mis à sa disposition. Tout ça mis bout à bout, c'est mieux encore qu'une couronne de champion du monde, c'est une trajectoire de légende !

Écrit par : eric bhat | 28 janvier 2019

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Pilote de Grand talent JPB.

Écrit par : Daniel Robin | 30 janvier 2019

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