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20 novembre 2020

Mon cher et vieux Routier

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Une faille spatio-temporelle me précipite de la Canebière à l'abord de la cuvette de Couard en une journée.

Pluie et brouillard sur le vieil autodrome parisien. Le plafond est aussi bas que le toit de la Matra bleue où je suis le passager allongé d'un pilote au casque bleu agrémenté d'un autocollant Stand 14 et du trépan Elf.

Le choc temporel m'aurait-il rétroporté en octobre 1969 lors des premiers tours des 1000 km de Paris lorsque Jean-Pierre Beltoise plongeait à plus de 200 km/h dans la cuvette de Couard, la mal nommée, harcelé par le binoclard le plus vite du monde, Masten Gregory ?

Patrice Vatan


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Liberté, Égalité, Roulez. L'ultime événement de l'année à Montlhéry.

A huis clos. Ce qui fut toujours la caractéristique du circuit routier que nul n'a jamais approché en spectateur. Piste mythologique que par la grâce des 40 ans de la Matra Murena - qui est l'auto de mon hôte - l'UTAC CERAM, l'organisateur et propriétaire de l'autodrome, nous a permis d'explorer.

Même s'il est amputé de quelque 6 kilomètres par rapport au tracé total initial de 12,5 km, le Routier dévoile un invraisemblable enchaînement de courbes en dévers, de faux-plats, de bosses, serpentant sous un tapis de feuilles mortes à travers une forêt impénétrable. Entre Charade et un petit Nürburgring.

Le rail y est souvent symbolique et ce n'est pas les stèles mortuaires plantées çà et là de chaque côté de la route qui rassurent.

 

routier montlhéry

 

Bien que doté de nombreuses qualités, mon pilote s'avère moins rapide que l'homme à qui son casque rend hommage, Jean-Pierre Beltoise. Après avoir nourri mon imaginaire depuis tant et tant d'années, le Routier apparaît dans toute sa puissance quand il défile à la hauteur du quidam qui n'en perd pas une miette.

Voici l'épingle des Bruyères qui en délimite dorénavant l'extrémité. On frôle la clôture du 121e régiment du train, imaginant les soldats agrippés jadis au passage des autos de course. Puis le virage Caroline où un mannequin de mode trouva la mort au volant.

Virage de la Forêt, côte Lapize, virage du Gendarme conduisent à l'interminable ligne droite de retour, cassée par la terrible courbe Ascari où une stèle rappelle l'accident du champion italien.

La matérialisation, aux Deux-Ponts, du petit circuit de 3,4 km familier, celui que tout le monde connaît, nous ramène à la réalité. Adieu cher et vieux Routier, retourne à ta fantasmagorie !

Merci à Francis Rainaut qui entretient la flamme.

 

routier montlhéry

 


 

Images ©P.Vatan, T.Brunaud

Commentaires

Merci à Patrice Vatan et à JPB Francis sur Matra Murena pour cette bénéfique excursion spatio-temporelle... La flamme brûle toujours!

Écrit par : F.Coeuret | 20 novembre 2020

Damnède de damnède ! J'ai cru voir le nom du TTDCB sur ce blog ! ! ! Faut que j'arrête de picoler... va pas être facile par les temps qui courent... Toute plaisanterie saumâtre mise à part, c'est un réel plaisir que de lire à nouveau Patrice Vatan. Je ne suis pas vraiment un habitué des circuits, mais il se trouve que j'étais sur les gradins de l'autodrome (il n'y en n'a qu'un...) pour assister au combat du binoclard contre le manchot à la chicane des tribunes, pratiquement à mes pieds ! ! ! Le manchot eut le dernier mot, et j'ai encore dans les oreilles la clameur du public lorsqu'il envoya le binoclard modifier la carrosserie de sa Porsche dans les décors...

Écrit par : Raymond Jacques | 20 novembre 2020

Bien sympa cette évocation.
au début des Années 80 j'avais essayé de convaincre Bruno TOURENGIN (Directeur de l'autodrome) et Marie Thérèse FILLIé de nous permettre d'utiliser le fin fond du routier et de passer entre les arbres pour faire une sorte de piste de Rally Cross.
En 1986 COLUCHE a qui on avait soufflé l'idée, a fait jouer EUROPE1 et CANAL+ pour organiser un STOK CAR Géant avec des Autos rapides (pour moi une R30 Blanche et Verte). mais on roulait sur l'Anneau ( tout en haut !! ) et on allait pas jusqu'au 2 ponts.
C'était Eric COURLY qui l'avait amené dans des Stock-car vers BEAUVAIS. l'expérience ne fut pas réitérée pour cause du dit Michel COLUCCI.
La "Côte" LAPIZE, c'était la 1ère de l'année ( aux environs de mi-Mars) mais en MOTO . En voiture c'est une Descente.
Si le conducteur le souhaite, je pourrais lui donner poster officiel avec le LOGO de STAND 14
Si quelqu'un m'explique comment ajouter des photos...j'en enverrais volontiers

Écrit par : Docteur_Oliv | 21 novembre 2020

Bonjour Docteur,
En tant qu'administrateur de ce site, vous pouvez me transmettre des documents à l'adresse courriel qui figure en haut à gauche. Qui pourraient être publiées ou faire l'objet d'une note.
Il n'est pas encore possible d'ajouter soi-même des photos dans les commentaires.

Écrit par : Francis Rainaut | 21 novembre 2020

Stupéfait par les deux premières lignes de cette note, j’ai pensé que Francis prenait le style de Vatan, et je découvre l’auteur au bas du chapeau.
Difficile de tenir le fameux cercle épais du volant et la plume en même temps, alors autant déléguer à l’expert. Qui d’autre que Patrice exprimera mieux le bonheur d’être sur le routier, dans une Matra la tête se balançant au rythme de celle du voisin casqué JPB.
Merci à vous deux pour cette belle idée.

Écrit par : Orjebin Jean-Paul | 21 novembre 2020

Voilà d'excellentes notes d'un copilote à la passion intacte, à la plume alerte et à la nostalgie sereine qui permet ce voyage dans le temps. Merci Patrice, merci Francis pour nous faire partager ce moment de plaisir et d'amitié.

Écrit par : JP Squadra | 21 novembre 2020

Merci pour cette promenade "au-delà du château d'eau", comme il me semble l'avoir écrit en d'autres temps et en un autre lieu. A l'époque où se tenaient à Montlhéry les inoubliables "Grand Prix de l’âge d'or" et "Moto Légende", les visiteurs motorisés étaient invités à parquer leurs véhicules le long du routier. Une fois, comme il était hors de question de repartir par le parcours d'arrivée, la sortie fut effectuée par le camp militaire des Biscornes pour rejoindre la D 97, la route de Limours. Ce qui me permit de faire un demi tour de piste au volant de ma modeste et paisible berline... J'en garde le souvenir du passage de la cuvette de Couard qui m'apparut comme une sorte de dépression déprimante, une chausse-trappe sans merci, un trou béant qui fut fatal à Jean Rolland et à Paul Armagnac...

Écrit par : Raymond Jacques | 26 novembre 2020

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