24 avril 2023
Jean-Louis Bousquet, l’avocat au pied lourd
Parallèlement à ses études de droit le Parisien Jean-Louis Bousquet occupe ses périodes de loisirs sur les circuits de karting. Ces moments ludiques vont prendre petit à petit une bonne place dans son emploi du temps. Son aisance au volant le mène à la compétition.
En 1973 Jean-Louis Bousquet participe au championnat de France Elite face à une concurrence relevée, des acteurs coriaces. Il l’emporte devant, excusez du peu, un certain Alain Prost.
François Coeuret
Karting puis Formule Renault
La saison suivante Jean-Louis finit septième lors du championnat du monde, une belle performance compte tenu du niveau très élevé de la compétition. Le parisien se sent prêt à passer à l’automobile après le karting. Prost va en faire autant au sein de la filière Elf après sa victoire au volant Elf 1975. Mais Jean-Louis Bousquet a 26 ans en 1975, ce n’est plus tout à fait un jeune espoir à l’image de son adversaire auvergnat. Qu’importe, l’appel du volant est aussi impérieux pour l’avocat parisien.
Il participe en tant qu’indépendant au Championnat de France de Formule Renault en 1975 sur une Martini, remporte une victoire, deux podiums et termine huitième au classement final.
Formule Renault Europe
Après cette saison encourageante Jean-Louis Bousquet passe à la F Renault Europe dans l’écurie Antar Danielson l’année suivante et réalise trois podiums qui le mènent à la sixième position au championnat. Il redouble en 1977 sur une Lola. Il se bat au sommet de cette série, remporte quatre succès, il se positionne à l’issue de cette saison comme le dauphin d’Alain Prost à qui il mena la vie dure. Les deux pilotes terminent la saison avec trois points d’écart. JLB court aux 24H du Mans cette même année sur une Porsche 934, il finit 19e et troisième de la catégorie avec Grandet et Dagoreau.
Production puis F3
Bousquet est un talent mais son âge comme son manque de soutien auprès des commanditaires influents du sport auto ne vont pas orienter sa carrière vers les sommets. En 1980 JLB pilote une Volvo en production et se lance en F3, Il évolue au volant d’une Orca Toyota au sein de la structure de Marcel Mignot. Il monte sur le podium du circuit Bugatti (troisième). Aux 24 Heures du Mans il rejoint l’équipe WM, sa voiture abandonne.
En 1982 il va faire dorénavant de la Production sa spécialité. Il pilote une Talbot Tagora peu compétitive après la Volvo. Le pilote parisien est embauché chez Renault en 85, deux victoires, quatre podiums et une cinquième place au classement final avec la R5 Turbo Superproduction. En 1986 deuxième saison Superproduction sur la R5 Turbo, Jean Ragnotti est son co-équipier. Il remporte deux courses et se classe quatrième au Championnat, Ragnotti finit sixième. En 87 Bousquet accroche la cinquième place au championnat, son co-équipier Comas est champion toujours sur la R5 Turbo.
« Basket »
1988 « Basket » comme on le surnomme dans les paddocks pilote la R21 Turbo 4X4 à moteur transversal qui atomise la concurrence en Super production. Ragnotti est champion tandis que Bousquet qui collectionne les pole positions obtient trois succès.
En 1989 c’est toujours au volant de la R21 Turbo 4X4 qu’il dispute la saison Supertourisme nationale. Le règlement impose la position longitudinale du moteur comme sur le modèle de série. Renault doit adapter cette nouvelle disposition. La deuxième partie de la saison sera fructueuse mais le titre échappe au constructeur français, Jean-Louis finit neuvième au général et Ragnotti second. Bousquet court sur une Cougar C22 lors des 24H du Mans cette année-là mais sa participation se solde par un abandon.
Changement de monture pour les saisons 1991 et 92 avec la Mercedes 190. Plutôt satisfaisantes pour le Parisien toujours en Championnat Supertourisme : deux victoires, huit podiums au cumul des deux saisons.
Jean-Louis Bousquet n’eut pas à rougir en comparant ses performances à celles de Prost ou Ragnotti. Il avait bien l’étoffe d’un champion mais des conjonctions ne se sont pas réalisées, celles qui lui auraient permis d’accéder aux Formules supérieures comme la F2 ou la F1. Il n’est pas le seul à avoir raté le train menant vers la voie royale. Ce qui ne retire rien à son talent. Il mit fin à sa carrière de pilote pour se consacrer à son métier d’avocat notamment au sein du Groupe Bouygues.
- Illustrations ©DR
17:47 Publié dans a.prost, j.ragnotti, jl.bousquet | Tags : jean-louis bousquet | Lien permanent | Commentaires (3) | Facebook | |
Commentaires
Merci pour cet article, pas sûr d’avoir noté à l’époque toutes ses performances. Je ne savais pas qu’il avait battu Prost en karting ! Une belle carrière.
Écrit par : Jean-Claude Albert | 24 avril 2023
Répondre à ce commentaireMoi je dirais même qu'en 1977, il a donné du fil à retorde au jeune Prost en FRE. Sauf défaillance de ma mémoire, il était bien le seul à pouvoir prétendre le battre. Comme quoi, les trajectoires !
Écrit par : DanielDUPASQUIER | 05 mai 2023
Répondre à ce commentaireOui Daniel comme je le précise trois points d'écart à l'issue de cette saison 77, Prost a eu fort à faire pour obtenir ce titre FRE face à JLBousquet...Ce dernier était une pointure mais n'a pu exploiter plus loin son potentiel faute de n'avoir pas eu l'opportunité de monter dans les catégories supérieures. Il était juste de le rappeler...
Écrit par : F.Coeuret | 05 mai 2023
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