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07 avril 2016

Indy 500's 100th : Jules Goux

Jules Goux en 1921, au Grand Prix de l'A.C.F..

 

Jules Goux, dit Julo, né le 6 avril 1885 à Valentigney [1] et mort le 6 mars 1965 à Mirmande, est un pilote automobile français. En 1913, il devient le premier pilote européen à remporter - sur Peugeot L76 - les 500 miles d'Indianapolis, épreuve à laquelle il participe à cinq reprises [2] malgré le premier conflit mondial.

 

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Jules Goux de Wikipédia en français (auteurs)


  

Jules_Goux.jpg
Jules Goux vers 1913-1915.

Biographie

Jules, Eugène Goux, fils de Jules, Louis Goux et de Louise, Marguerite Vauthier, est le seul fils des époux, avec deux sœurs Marguerite et Jeanne. Marguerite est restée célibataire, et Jeanne a épousé Paul Charrière dont elle a eu un fils, le seul neveu de Jules. Le père de Jules était contremaître chez Peugeot, où il ne tarda pas à faire rentrer celui-ci, en 1903. S'occupant alors de cycles et de motocyclettes, Jules côtoie les champions de cycles à moteurs et de motocyclisme que sont à l'époque Dominique Lamberjack [3], Giosuè Giuppone [4] et Henri Cissac [5].

Jules Goux "mesurait 1 m 71, avait les yeux bleu foncé et les cheveux châtain foncé", dixit son livret militaire.

Il fait partie de la classe de 1905, et est appelé sous les drapeaux dans le 4e régiment du Génie.

 

Jules Goux vainqueur en côte au Ballon d'Alsace en 1906.

 

Jules_Goux_à_la_Coupe_des_Voiturettes_en_novembre_1906_à_Rambouillet,_sur_Peugeot.jpg
Jules Goux à la Coupe des Voiturettes de novembre 1906 à Rambouillet, sur Lion-Peugeot (4e).

 

Après avoir eu son certificat de dessinateur, Jules a l'occasion de piloter des voiturettes Peugeot: sa première course a lieu le 5 août 1906 sur la pente du Ballon d'Alsace, puis en novembre 1906, il participe au circuit de Rambouillet, lors de la première Coupe des Voiturettes du journal l'Auto (202 kilomètres parcourus en Lion-Peugeot monocylindre), se classant quatrième. En 1909, il termine deuxième de l'épreuve derrière Giuppone vainqueur, également sur Lion-Peugeot, alors à Boulogne-sur-Mer (4e édition). L'année suivante, toujours durant la même épreuve, il termine premier des trois Peugeot engagées, et troisième de la catégorie voiturette avec la monocylindre. Le 6 juillet 1908, il est entre-temps troisième du Grand Prix de l'A.C.F. voiturettes à Dieppe, et une nouvelles fois premier des véhicules Peugeot engagés. En 1909 il dispute sa première Targa Florio.

 

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Jules Goux vainqueur de la Coupe des Voiturettes de Palerme (Corsa Vetturette Madonie) en 1909 sur Peugeot.

 

Jules Goux vainqueur de la Coupe de Catalogne pour voiturettes en 1909, sur Peugeot.

 

Jules Goux deuxième de la Coupe des Voiturettes 1909, sur Lion-Peugeot.

 

Dans les années 1910, il ouvre une agence à Besançon pour les automobiles et cycles Peugeot, magasin de vente et garage. Dès le début de la première guerre mondiale, il en confie l'administration à son beau-frère, Paul Charrière. En 1922, il lui cède l'agence.

 

Avec Robert Peugeot patron depuis février 1910 (GP Fr. 1914).

 

Devenu ingénieur chez Peugeot, il effectue véritablement ses débuts en sport automobile dès 1909, et il arrête de courir en 1926 au sein de l'écurie Lion-Peugeot, le bras armé officiel de la marque sochalienne en compétition. Avec son coéquipier Georges Boillot, il remporte de nombreux succès en catégorie « voiturettes », ce qui attise l'intérêt de ses employeurs quant à une éventuelle montée dans la catégorie « Grand Prix ». Au sein d'une petite structure autonome basée en région parisienne et surnommée « Les Charlatans » par le personnel de l'usine Peugeot, il participe à la conception de la révolutionnaire Peugeot L76 dotée d'un double arbre à cames en tête (essentiellement due au coup de crayon de l'ingénieur suisse Ernest Henry), qu'il manque de peu de faire triompher dès sa première apparition en compétition au Grand Prix de l'ACF 1912 à Dieppe (la victoire revenant finalement à Boillot, Goux se classant deuxième). En 1913, il est pour la troisième fois deuxième de la Coupe des Voiturettes, pour un total de cinq podiums entre 1907 et 1913, en sept participations toutes avec Peugeot.

 

Jules Goux vainqueur de la Coupe de la Sarthe en 1912, sur Peugeot L-74.

 

Intérieur de la Peugeot EX3 de Goux au GP de France 1913 (remarquer la tête de mort porte-bonheur au milieu).

 

Jules Goux, vainqueur de l'édition 1913 de l'Indy 500.

 

La même année, parti défendre les couleurs de Peugeot aux États-Unis, il domine les 500 miles d'Indianapolis devant 100.000 spectateurs, remportant les 20.000 $ US remis au vainqueur, et devient dès sa première participation (premier rookie [6]) le premier étranger à triompher dans ce qui est en train de devenir l'une des épreuves phares du calendrier international, avec une avance record de 13'8" sur son suivant Spencer Wishart tout en consommant un gallon d'essence tous les six miles. Pour lutter contre la chaleur accablante ce jour-là l'Indianapolis Motor Speedway, il s'asperge de champagne (six bouteilles durant la course) à chacun de ses arrêts aux stands, se plaignant alors à son manager (Johnny Aitken) de devoir respecter la consigne de ne pouvoir pousser le moteur de sa machine dans ses derniers retranchements. Cette victoire lui permet de finir l'année vice-champion des États-Unis (US AAA National Championship Trail) [7]. Il finit peu après deuxième du Grand Prix de l'A.C.F., derrière son équipier G. Boillot. Il est moins en réussite par contre lors de l'édition 1914 de l'Indy 500, où les Peugeot, pourtant grandes favorites, sont handicapées par une monte pneumatique inadaptée (il termine tout de même quatrième). 

 

Indianapolis 500 1913.

 

Quelques semaines plus tard, la Première Guerre mondiale éclate, l'obligeant à mettre sa carrière sportive entre parenthèses puisqu'il est mobilisé. Il prend des photos aériennes des différents lieux de conflits et d'événements majeurs rencontrant des sommités militaires. Il retrouve la compétition en 1919, avec une troisième place à l'Indy 500, participant encore à l'épreuve en 1920 (15e sur Peugeot), et en 1922 (sur Ballot) [8], constructeur pour lequel il remporte en 1921 à Brescia le premier Grand Prix automobile d'Italie, se classant encore cinquième de l'épreuve en 1924, cette fois sur Rolland-Pilain-Schmid. Il finit sa carrière chez Bugatti à partir de 1925, constructeur avec lequel il remporte en 1926 le Grand Prix de l'A.C.F. et celui d'Europe sur le circuit de Lasarte en Espagne, sur Bugatti T39A Grand Prix. Bugatti termine la saison Champion du monde des manufacturiers grâce à ses deux victoires, ainsi qu'à celle de Louis Charavel au GP d'Italie (sur cinq épreuves retenues pour l'année). Sa dernière apparition a lieu lors de la première Coupe de la Commission Sportive en 1927 (8e sur T37A). 

 

Grand Prix de France 1914.

 

Au total, Goux participe à neuf Grand Prix de France, de 1912 à 1914, puis de 1921 à 1926. Vainqueur en 1926 avec le meilleur temps au tour en course sur la T39A, pour sa dernière apparition, il termine auparavant deuxième en 1913 (Peugeot), quatrième en 1914 (Peugeot), troisième en 1921 (Ballot), et cinquième en 1925 (Bugatti).

Divorcé d'une Américaine, Jerry Dawis, il devient le locataire de Jeanne, Marcelle Cardin à Bordeaux, rue Wustimberg au milieu de la seconde guerre mondiale. Ils se marient puis partent ensuite au château d'Ermenonville, où il occupe le poste de régisseur à la demande de M. Bugatti. Effectuant des missions ponctuelles pour ce dernier, il effectue aussi quelques recherches sur la production d'essence synthétique. Sa carrière prend fin à Clamart [9]. Il se retire alors avec madame pour passer sa retraite dans un petit village drômois, Mirmande. Il est enterré dans le cimetière près de l'église Sainte Foy.

 

Grand Prix de San Sebastián 1926.

 

Victoires

(23 victoires au total, sur deux décennies)

  • 1906 : (le 5 août 1906) Course de côte du Ballon d'Alsace sur voiturette Peugeot, ou Coupe Lederlin,
  • 1906 : Course du côte du Val Suzon sur voiturette Peugeot,
  • 1909 : Corsa Vetturette Madonie -Sicile- sur voiturette Peugeot, (432 kilomètres) [10]
  • 1909 : Coupe de Catalogne (Sitges/Barcelone) sur voiturette Peugeot (364 kilomètres),
  • 1909 : Course de côte à Nancy sur voiturette Peugeot,
  • 1909 : Course de côte du Limonest sur voiturette Peugeot,
  • 1910 : Course de Catalogne, où il remporte la coupe de Catalogne définitivement, la coupe du Royal Automobile Club et la coupe du roi,
  • 1910 : Coupe de Normandie à Caen sur Peugeot bicylindre en V de l'ingénieur Michaux (circuit de la Maladrerie, devant G.Boillot),
  • 1910 : Course de côte de Gaillon sur voiturette Peugeot,
  • 1910 : Course de côte de Nancy sur voiturette Peugeot,
  • 1911 : Course de côte du Limonest sur voiturette Peugeot,
  • 1911 : Victoire de catégorie à la Course de côte du Mont Ventoux sur voiturette Peugeot,
  • 1911 : Coupe des voiturettes à Ostende (Belgique) sur une quatre cylindres (450 kilomètres),
  • 1912 : Grand Prix de la Sarthe [11] - Le Mans, lors de la 1re Coupe de la Sarthe (grosse voiture Peugeot L76 de cylindrée 7,6 litres, règlement ACF pour formule libre) [12],
  • Record européen de moyenne sur route : 119 km/h
  • 1912 : Course de côte du Val Suzon (Dijon), record de l'épreuve,
  • 1912 : Meeting de Saint-Sébastien : kilomètre lancé et course de tête,
  • 1913 : 100mph Short Handicap au Brooklands Easter Meeting du 23 mars (aussi 2e des 100 Long et Sprint Handicap du meeting), sur Peugeot 7,6 litres;
  • 1913, le 12 avril : Record du monde de l'heure à Brooklands sur Peugeot 7,6 litres (106.22 mph, malgré un changement de roues), des 50, et des 100 miles [13],
  • 1913 : Grand Prix d'Amérique à Indianapolis 500 Miles sur Peugeot 7,6 litres (3e ed.; 6h31'33.45"),
  • ... interruption à cause de la première guerre mondiale...
  • 1921 : Meeting de Calais (à Boulogne-sur-Mer) sur voiture Ballot 5 litres (France), record,
  • 1921 : Coupe des As 300 mètres lancés arrivée arrêtée, record,
  • 1921 : Coppa Florio sur Ballot 3L,
  • 1921 : Grand Prix d'Italie ( 1re édition à Montichiari/Brescia [14]) à Brescia sur voiture Ballot 3 litres : 500 km à 144,729 km de moyenne horaire le 4 septembre 1921, et Record du monde de moyenne sur route en circuit fermé,
  • 1921 : Course de côte de Gaillon sur voiture Ballot 3 litres, meilleur temps de la journée pour 141 kilomètres 732 (Rouen),
  • 1922 : Course de côte de Griffoulet (Toulouse),
  • 1926 : Grand Prix de France (ACF) (Miramas) 500 kilomètres sur Bugatti 39A, avec pole position et meilleur tour en course (après avoir été 5e la saison précédante),
  • 1926 : Grand Prix d'Europe (Lasarte-Oria/San Sébastian) 500 kilomètres sur Bugatti, avec pole position devant Robert Benoist.

(nb: il termina également second de la Targa Florio en 1922 sur Ballot 2LS 1995 cm³, ainsi qu'en 1926 sur Bugatti T35 de 2292 cm³ deuxième du Grand Prix d'Espagne à Lasarte puis lors du Grand Prix de Milan à Monza, et troisième lors de la Targa Florio [15])

 

La victoire à la Coupe de la Sarthe 1912.

Records

  • 1913 : Recordman du monde du 1/2 mile départ lancé (177 km/h, sur le circuit de Brooklands, avec le véhicule qui le rendit peu de temps après victorieux à Indianapolis, sur le premier anneau de vitesse permanant au monde dédié à la course automobile en parcourant alors également 160 miles et 307 yards en 60 minutes à 170,94 km/h, record du monde de l'heure).

Remarque

Le dynamique importateur américain de la marque Peugeot Alphonse Kaufman fournit à l'époque en véhicules EX3 / L76 des coureurs tels Dario Resta, Johnny Aitken (vice-champion Champ Car AAA et vainqueur de la Harvest Auto Racing Classic à Indianapolis, en 1916), ou encore Howdy Wilcox (vainqueur de l'édition 1919 des 500 milles d'Indianapolis), Eddie Rickenbacker (ponctuellement entre 1914 et 1916, pilote 3e du championnat AAA en 1916), Ralph DePalma (en 1916, alors 4e du championnat AAA et vainqueur de l'Indy 500 l'année précédente sur Mercedes) et "Charlie" Merz (Champ Car AAA 1916, et 2e en 1911).

Notes et références

  1. (fief de l'entreprise Peugeot)
  2. (4e en 1914, 3e en 1919, 8e en 1922, casse moteur en 1920)
  3. (vainqueur de la course de côte du Mont Ventoux moto en 1905 sur Griffon, cofondateur la même année de la société Demeester & Lamberjack avec Léon Demeester, fondateur du Club des Cent en 1912, vainqueur du Critérium Paris-Nice automobile en 1923 et 1925, et futur concessionnaire principal de Bugatti à Paris, dont le frère Jean-Émile Lamberjack avait été coureur cycliste puis directeur de la compagnie franco-américaine d'automobiles à Paris, avant d'être assassiné par son ex-épouse Mme Virginie Bossu en 1912) -Auto Racing Comes of Age: A Transatlantic View of the Cars, Drivers and Speedways, 1900-1925, Robert Dick, éd. McFarland & Co, page 67, 2013 (ASIN B00FDVG4XI)-.
  4. (décédé lors d'un repérage pour la Coupe des voiturettes de l'Auto dans la descente de la côte de Wirwignes près du circuit de Boulogne-sur-Mer, en septembre 1910)
  5. (décédé au Grand Prix de Dieppe en 1908, sur Panhard)
  6. René Thomas étant le second l'année suivante, l'année 1910 étant exclue par définition
  7. 1913 AAA National Championship Trail
  8. (en 1921, Howdy Wilcox dispute l'Indy 500 avec une Peugeot appartenant à Goux, et obtient la 23e et dernière place de classement -1921 Indianapolis 500 (UltimateRacingHistory)-)
  9. J. Goux et Mme (RacingSportsCars).
  10. 1909 Grand Prix (team DAN)
  11. (remporté l'année suivante par Paul Bablot sous le nom de Grand Prix de l'A.C.O.)
  12. (Goux est alors, avec G. Boillot meilleur temps au tour en course mais qui doit abandonner, l'un des deux pilotes Peugeot en formule libre -sur la L76-, tous les autres étant à l'arrivée sur voiturettes pour la Coupe de la Sarthe, gagnée par Paolo Zuccarelli avec la L3 de Peugeot, ormis Leduq sur SPA (5e des arrivants derrière trois voiturettes); les autres formules libres, Darracq, Benz, Fiat et Excelsior, ont du tour à tour abandonner.)
  13. Détails du record du monde de l'heure de Goux à Brooklands, sur MotorSportMagazine (Where have all the Peugeots gone, The Editor attempts to - article de juin 1968, p.24 de la revue).
  14. (deuxième Jean Chassagne son compagnon d'écurie, et troisième un autre français, Louis Wagner sur Fiat)
  15. Éditions de la Targa Florio: 1906-1977

Bibliographie

  • L'Automobile pour tous no 173, septembre 1960, article Jules Goux vainqueur d'Indianapolis;
  • 500 Miles d'Indianapolis - Vive la France!, Frederick Lloren, éd. FL Livres, Bordeaux, 104p., janvier 2012. ISBN 978-2-9534861-0-0;
  • Peugeot en Compétition, Rétroviseur no 241, janvier 2009, Éditions LVA;
  • French Correction, Rétroviseur no 253, février 2010, Éditions LVA;
  • Fiche Hachette l'univers automobile: Jules Goux - Une carrière bien remplie.

Liens externes

 

 

Jules Goux, vainqueur à San Sébastian en 1926.

 

 

Commentaires

Belle initiative que celle qui consiste à rappeler une époque dont il ne reste sans aucun doute plus de témoin. En ce temps-là, les pilotes et leurs mécanos filaient à des vitesses hallucinantes dans les hurlements de leurs mécaniques montées sur des roues dont aucun motard - même de l'AFAMAC - ne voudrait aujourd'hui. Jules Goux fut l'un de ces pilotes munis de glandes en platine irridié. Quand au moteur quatre-cylindres de la Peugeot L76 avec laquelle il gagna les 500 miles d'Indianapolis, il impressionna tellement les Américains que ceux-ci en firent une merveilleuse copie nommée Offenhauser (pour simplifier).

Écrit par : Raymond Jacques | 11 avril 2016

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