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15 juillet 2017

Ten Years After

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Fittipaldi F5A/2 1978 - Williams FW07B 1980

Magny-Cours, le 1er juillet 2017... c'est le Grand Prix de France Historique. Au programme des courses de F1, des courses de F2, des courses de F3. Et même de Sport-Protos ! mais aussi des Formules Ford, et en prime, deux Scarab. Et un accès libre aux stands et au paddock, comme à la fin des sixties. Que demander de plus, on ne pouvait pas rater ça.

Tombé du lit le samedi matin à 5 heures, un peu dans le genre amoureux se dépêchant de rejoindre un improbable rendez-vous. J'embarque dans mon trip mon pote Thierry, claviers et guitare rythmique du groupe Djul & the Gang, entre autres talents. Tout cela promet d'être grandiose.

J'emmène à tout hasard un short, une casquette et les Wayfarer, va savoir, la météo n'est pas une science exacte...

par Francis Rainaut


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Ssssh...

Le Coupé Cabriolet avale  les kilomètres sans broncher et pour l'instant, on roule protégés, le soleil ça n'est pas pour tout de suite. Tiens, Cosne-sur-Loire, déjà ? Maintenant j'arrive à la situer, elle s'appelle même officiellement Cosne-Cours-sur-Loire, pour faire simple.

Serge Saulnier l'a dit et répété, avec un billet Enceinte Générale, on pourra aller partout, retrouvant ainsi l'ambiance des circuits des années 60 et 70.

9h35 à l'entrée du circuit, on est dans les temps. Finalement le short et les Ray Ban vont rester dans le coffre, on reviendra les chercher si la météo s'arrange.

 

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Scarab F1 1960

 

Histoires de Stands

Direction les stands, et Whooh, ça démarre fort. J'embrasse l'amie Carol, qui doit facilement connaître les trois quarts du plateau, et tombe nez à nez avec deux magnifiques Scarab; ça n'était donc pas une illusion, un seul détail me taraude: connaissant désormais assez bien le sujet, je sais que le moteur d'origine à distribution desmodromique n'était pas un Offy, même dessiné par Léo Goosen, ingénieur Offenhauser. Alors, Offy or not Offy ? Quoiqu'il en soit, Carol, c'est un rayon de soleil dans la grisaille.

 

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Patrice Vatan himself

 

Mais il est temps de se rendre sur la « grille », d'où vont s'élancer les Formule 3. Tiens, mais qui est donc cet cet « officiel », ne s'agirait-il pas de Patrice, l'inoxydable Guru de MdS ? Je lui demande en blaguant si son gilet orange, qui succède à un gilet citron vu à Montlhéry, a un quelconque rapport avec les prix « Orange » et « Citron » jadis décernés par l'I.R.P.A., mais les Cosworth commençant à rugir, je n'entends pas très distinctement sa réponse...

 

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Jean-Claude Arnold, Francis Rainaut

 

Autre rencontre forte, celle de Jean-Claude Arnold, vous savez, le type qui finit par convaincre son père qu'il fallait donner un coup de main à Jean-Pierre Jaussaud, lâché par Matra à l'orée de la saison 68. D'abord mécène, enfin sponsor. Jean-Claude est toujours égal à lui même, pourtant la dernière fois que l'on s'est vus, c'était il y a 10 ans dans un truc genre « Excellence »  à Reims, et même peut-être bien l'année d'après, par un temps aussi humide qu'aujourd'hui. Jean-Claude n'a pas changé, ce mec a décidé une bonne fois pour toutes de prendre la vie du bon coté.

 

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Chevron F2 B42, 1978

  

Mémoire des Gangs

On retourne dans les stands, et devant une splendide A.T.S., je lance la discussion sur l'ineffable « Günther Schmidt », un thème qui continue  infailliblement à fonctionner. Jean-Claude nous raconte alors comment Jarier, dans sa période A.T.S., subissait parfois les foudres de Günther Schmidt, et comment il était alors défendu par son père Marcel, autre « fort-en-gueule ». Mais que la fois d’après, c'était exactement l'inverse, c'est Marcel Arnold qui engueulait Jarier, et Günther Schmidt qui prenait alors sa défense. Ach ! Shöne erinnerungen...

 

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A.T.S. D3, 1979-1980

 

On a à peine fini qu'apparaît, méconnaissable sous son bonnet de marin-pêcheur breton, l'ami Gianpaolo accompagné de sa femme Michèle. Mais son sourire permanent le trahit. On se croirait à Reims en 1997, ne manque plus que Christian, « l'homme à la Matra ».

Il suffisait d'en parler, voici Christian en image réelle, sapé mieux qu'à Goodwood. Je savoure le moment en connaisseur. Ainsi, il aura suffit d'un événement suffisamment authentique pour que se retrouve - dix ans après - presque toute l'équipe originale du MdS de la meilleure époque. Ne manquait plus que l'ombre du Professeur Reimsparing, probablement en train d'analyser le tarmac dans le « S » du Nürburgring.

Mais trêve de nostalgie, il y avait des courses, de vraies courses, avec en prime la pluie qui s’était invitée pour pimenter le spectacle.

 

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F3 Martini Mk 27 Michel Ghio - F3 Ralt RT3 1982 "Ayrton Senna"

 

Après avoir vu les essais libres des F1, on s'est rapproché de la ligne de départ pour observer de très très près - trop près aux yeux du cerbère local payé pour maintenir un semblant d'ordre - le départ des F3 avec des évocations très réussies des Ralt de Senna ou encore de la Chevron de Patrese parmi tant d'autres.

 

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F3 Martini Mk 42 Bernard Lacour - F3 Ralt RT3 Daniel Hornung

 

Après les Formule 3, place aux Formule 2, dont la March 712 de Robert Simac (1), fidèle parmi les fidèles arborant fièrement le logo « Shell Arnold », l'amitié ça ne se marchande pas. Nous décidons, en tant que profanes du lieu, de visiter le circuit dans sa totalité.

(1) Réplique de celle de JP Jaussaud

 

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March 712M F2 1971

 

Cricklewood Green

 

 

Mais place aux Formule 1 maintenant, les reines du meeting. Nous décidons de nous positionner en haut de la Grande Courbe en face d'Estoril. Tout en haut de la tribune, on a une vue panoramique, il commence à pleuvoir vraiment, mais c'est bon pour le spectacle. Au volant de sa Williams FW07B, Michael Lyons ne fait pas semblant et attaque comme si la piste était sèche ! Il n'aura aucun mal à s'imposer...

 

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Ligier JS11/15 Cosworth 1980

 

Il m'a toujours semblé que les Ligier de la grande époque avaient de très beaux châssis... En plus de la #69 de Mister John of B. ( en français Jean de Béziers, celui qui roule souvent plein gaz ), on trouvait la #25 du bien-nommé Pierre-Alain France. On constate aussi qu’après Brands-Hatch 1980, il devenait plus qu'impératif de changer les jantes.

 

Watt

 

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Formula Ford 50th Birthday

 

La pluie s'intensifie, au moment où les ténors de la Formule Ford vont s'élancer. On m'aurait à ce moment-là proposé un baquet, je crois que je n'aurais pas hésité une seule seconde. Mais revenons sur terre, ou plutôt sur la piste. Nous nous postons à l'extrémité de l'épingle d’Adélaïde pour assister à un festival de travers et de têtes-à-queue et applaudissons aux Châteaux d'Eau la parade finale de ces Formule Ford qui fêtent leur 50e anniversaire ce week-end dans le Nivernais.

 

A Space in Time

 

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Lola T70 MkIII B

 

Au tour maintenant des  « Protos ». Ces garçons-là semblent bien se défier de la pluie, il semble bien pourtant qu'une Abarth-Osella est en train de perdre son huile dans la courbe d'Imola, ce n'est pas ça qui doit vraiment améliorer l'adhérence !

 

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Autre plateau de choix, celui des Formule 1 pré-1961 et autres monoplaces hétéroclites. Nous nous rapprochons de la ligne de départ pour assister à une bataille acharnée entre une Cooper, une Lotus et une vaillante Scarab, qui nous gratifie des forces travers à chaque sortie de l'épingle du Lycée ! Je l’encourage à chaque passage, un peu aussi pour me réchauffer, car le temps - comme le plateau - est très clairement anglo-saxon, pour tout dire il commence à tomber des cordes !

 

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Ne restait plus alors, pendant la course d'endurance de 3 heures, qu'à se réfugier à l'abri dans les stands féliciter les vainqueurs du jour ou discuter avec les concurrents, les mécanos de la Williams jaune victorieuse mais aussi le Suisse Tedeschi et sa Corvette décorée de façon très helvétique. C'est là qu'il nous aurait fallu un coach, mais qu'importe, quel bonheur que de déambuler parmi les caisses à outils - aussi les caisses de bières -, tout cet univers de boulons et de rondelles dans lequel on est tombé depuis déjà fort longtemps.

 

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Williams FW07B - Michael Lyons

 

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Hesketh 308/1 - James Hagan

 

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Scarab F1 - Julian Bronson

 

Il est temps de quitter Magny-Cours. Le circuit est redevenu paisible, quelques barbecues crépitent sous les dernières gouttes de pluie. Peu de chance de croiser la caravane de Johnny et Véronique, mais leur empreinte est toujours là, comme celle de Tico. Après un bon dîner au restaurant du circuit, nous reprenons la N7, car d'autres activités nous attendent le dimanche. Mais c'est promis, nous reviendrons dans deux ans, humer l'odeur du tarmac au son viril des Cosworth ou, pourquoi pas, à celui des V12 Ferrari ou Matra.

 

- photos ©F.Rainaut  (sauf #2 ©DR)

- vidéo ©T.Brunaud

- special thanks to... Ten Years After©

 

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18:24 Publié dans j.hunt | Tags : scarab, ligier, williams, mc.laren | Lien permanent | Commentaires (4) |  Facebook | |

Commentaires

Merci Francis pour ce morceau de nostalgie qui me permet de rester chez moi, confortablement installé devant mon PC et au sec. Bien sûr, il manque le bruit et l'odeur, comme disait un ex Président de la République, mais en d'autres circonstances........

Écrit par : Raymond Jacques | 16 juillet 2017

De la passion à partager avec des gens de qualité, des autos qui nous ont fait rêver, voilà de quoi me faire regretter de ne pas être "monter" dans la Nièvre!
Quel plaisir de revoir le plus célèbre habitant de Cosne sur Loire!
Merci Francis.

Écrit par : J.P. Squadra | 17 juillet 2017

Des autos et des potes, que demander de plus ?

Écrit par : Orjebin Jean-Paul | 26 juillet 2017

Salut à tous,

moi j'ai fait Dijon début Juin. Il y avait aussi de bien belles autos mais pas de TTCB. Peut-être l'année prochaine, irais-je à Magny Cours ?!

Écrit par : Daniel DUPASQUIER | 29 août 2017

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