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10 janvier 2018

Monza 1957 : la leçon anglaise

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Stirling Moss - Vandervell Products Ltd 

 

La décennie Fangio - V -

  Fin du premier tiers de course sur l’autodrome de Monza,  Stirling Moss mène la danse. La puissance de sa Vanwall a eu raison de la voiture de son poursuivant. Fangio perd du terrain  et décroche peu à peu. Il ne peut plus se servir de l’artifice de l’aspiration qui l’avait maintenu jusqu’alors péniblement dans le sillage de l’anglais. Un seul espoir pour l’argentin, profiter d’un éventuel incident  survenant sur  la voiture de son rival…

par François Coeuret


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Dernière course de la saison, le Grand Prix de Monza ne modifiera rien au classement du Championnat Mondial. Après le Grand  Prix  précédent couru à Pescara, Juan Manuel Fangio comptabilise 40 points. Face aux 17 de Moss second, son score fait déjà de lui le Champion 1957. Ce titre obtenu à l’issue du Grand Prix d’Allemagne qu’il remporta avec panache constitue sa cinquième couronne. Le record  de l’Argentin sera long à égaler.

 

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Officine Alfieri Maserati

 

La course de Monza est l’occasion de fêter le titre de Maserati « à la maison ». Une auto est cependant présente pour gâcher la fête italienne. La Vanwall VW5 a le vent en poupe. Moss l’a imposée à Pescara sur un circuit propice à cette voiture. Les quelques 25 km de la boucle aux deux longues lignes droites ont permis à l’anglaise de faire parler la puissance. Cette monoplace à l’aérodynamique très fluide est propulsée par un 4 cylindres issu de l’adjonction de quatre mono cylindres d’origine Norton Manx. Ceux-ci sont associés dans une culasse unique liée à un carter alu inspiré du moteur Rolls Royce « B ». L’ensemble constitue le propulseur le plus puissant du plateau.

 

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La configuration de l’autodrome est bien sûr défavorable aux voitures italiennes. Les essais ont confirmé la hiérarchie du moment. La grille 3/2 accueille sur la première ligne trois pilotes et voitures britanniques. Le vert est mis à l’honneur. Stuart Lewis-Evans a arraché le meilleur temps devant Moss et Brooks. Au volant de la Maserati 250F Fangio, Behra et Schell ont été dominés et se classent à la suite dans cet ordre. Les Ferrari 801 quant à elles sont archi-dominées, Collins est septième précédant Von Trips, Musso et Hawthorn. L’amour propre des italiens est sérieusement affecté au point que les organisateurs décident au dernier moment de transformer l’ordonnancement de la grille qui passe de 3/2 à 4/3. Ainsi le rouge pourra apparaître sur la première ligne avec la présence du récent Champion du Monde.

 

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Sous la chaleur encore bien présente en ce début septembre les monoplaces s’élancent pour quatre-vingt sept tours. Les trois Vanwall prennent la tête menées par Moss. Fangio parti prudemment est passé par Behra et Musso. Le pilote argentin réagit en repassant Musso tandis que Behra exploitant l’aspiration mène brièvement. Fangio aussi s’accroche et parvient de la même manière à prendre le meilleur sur les anglaises au prix de contrôles tendus en courbes rapides. Après ce début de course animé les positions vont se hiérarchiser. La vélocité des Vanwall  permet à leurs pilotes de s’échapper. Brooks prend la tête puis Lewis-Evans assure le relai.

 

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Mais les « verts » vont bientôt connaître des soucis. L’accélérateur de Brooks l’oblige à passer aux stands. Après que Moss soit passé à l’offensive à l’avant poste c’est au tour de Lewis-Evans de stopper. C’est plus grave, sa culasse est fendue. Dès lors Moss tient la tête. Fangio, petit à petit hors de portée du sillage aérodynamique de la Vanwall, semble impuissant. D’autant qu’un problème de pneu survenant à mi course l’éloigne encore plus du leader. Behra est hors course suite à une surchauffe moteur. Moss tient la course en mains et triomphe en terre italienne. Après son  passage sous le drapeau à damier ainsi que celui de Fangio, Von Trips accède au podium.

L’écurie anglaise finit la saison en trombe après avoir infligé une nouvelle leçon aux voitures italiennes.

 

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Juan Manuel Fangio a remporté le dernier Grand Prix de sa carrière en Allemagne lors de cette saison. Il rangera son casque en 1958 après avoir encore disputé son Grand Prix national ainsi que  le Grand Prix de France sur une Maserati ex-usine. Cinq titres, il faudra attendre un bout de temps pour voir un pilote égaler cette performance. Michael Schumacher fêtera sa cinquième couronne en 2002. Sept ans auparavant le champion argentin s’éteignait à l’âge de 84 ans.

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- Photos 6 & 8 ©Cahier Archive

- Autres photos ©D.R.

Commentaires

Connait-on les puissances respectives (approximativement) des Maserati et Vanwall de cette année-là?

Écrit par : RIGO Jean-François | 10 janvier 2018

Par prudence restons dans l'approximatif comme le dit Jean François ; les valeurs se recoupent suivant différentes sources : le 4 cylindres Vanwall est situé autour des 290 CV, le 6 C de Maserati autour de 270CV. Je profite de l'occasion pour apporter une rectification : je dis que la Vanwall est la voiture la plus puissante du lot mais Behra pilotait à Monza (il était le seul) une 250F propulsée par un V12 montant à 315CV! Cette option moteur ne fut utilisée que lors de cette dernière course 57 (Merci à JF qui m'a permis de revérifier ces puissances et plates excuses). Le V8 des Ferrari 801 est donné pour 275CV.

Écrit par : F.Coeuret | 10 janvier 2018

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