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24 décembre 2020

Etoiles pour Noël

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 Palette de huit portraits capturés il y a un demi-siècle. 1970, c’est l’année du renouveau dans l’hexagone où le Général a cédé son emprise puis tiré sa révérence.

Deux ans auparavant une foule de jeunes escogriffes réclame un ordre nouveau. L’année suivante l’auguste vieillard coupe la branche sur laquelle il est assis au nom d’un référendum… Un ex-banquier à la clope collée au bec et d’allure bonhomme prend la relève. C’est du sérieux, on fait tourner la planche à billets. Les trente glorieuses sont grandement entamées, sur les circuits et sur routes de rallye pilotes et mécaniques made in France prennent leur essor, boostés par la croissance économique…

François Coeuret


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Sur le cliché en mode plongé, le photographe n’a pas encore demandé au groupe d’afficher un sourire convenu. Il shoote et obtient un premier jet nature. Il correspond à l’état d’esprit de chacun au moment donné : 

A l’extrême droite l’ex-motard parisien au bras gauche bloqué affiche une mine sereine, il a donné le meilleur de lui-même, parfois plus en raison de son handicap, au volant des voitures qu’on lui a confié cette saison. Celle-ci touche à sa fin puisque l’aréopage face à l’objectif se présente planté sur le bitume en terre canadienne. Saint-Jovite, dans les Laurentides. 

Derrière, l’homme au visage de camionneur consciencieux affiche la physionomie de la force tranquille. Originaire d’Océanie, rien ne semble impressionner ce roc.   

Au centre de la première ligne le fils de jockey, sujet de sa majesté britannique, montre le visage déterminé du sportif british au fighting spirit. Il lui faudra attendre une année avant de tirer le gros lot de la loterie, la course de sa vie.  

A gauche le pilote qui détourne le regard porte le visage de l’homme accompli. Son sourire traduit le sentiment de l’œuvre achevée après ces nombreuses saisons passées à bourlinguer à travers le monde. Triple Champion du Monde et constructeur de Formule 1 il aspire à couler une vie plus calme et le signifiera bientôt.

Au centre de la photo le jeune Germain qui a enlevé ses lunettes annonce le visage du guerrier. Déjà rompu à l’exercice de l’endurance, il veut percer dans la « Formule reine » et prouver que le sprint est aussi son registre. 

Arrière-plan :

A droite, le nordique dont l’aspect réservé cache l’audace, l’intrépidité semble se placer à l’écart. Il va pourtant rejoindre le giron des meilleurs pilotes de sa génération.

Au centre, le barbu à l’air décidé dont le visage traduit la sincérité et le franc parlé nourrit des ambitions certaines mais justifiées.  Il ne connaît pas de « plaisir plus fort que de réaliser un tour idéal au volant d’une voiture de course » dixit l’intéressé. Il possède plusieurs cordes à son arc. Il court, il vole et créera une fois l’âge mûr atteint une écurie de course.  

A gauche ce latin de bonne famille qui semble faire un peu la gueule est soucieux ou déjà très concentré. Son début de carrière en F1 a été marqué par des accidents. Victime d’un carambolage au Grand Prix d’Angleterre en 73 il va raccrocher son casque et virer de bord pour se consacrer au prêt-à-porter. 

Parmi ces huit hommes les six formant un triangle équilatéral à droite ne sont plus de ce monde. Le hasard les a rangés dans l’ordre des lignes de vie. Les trois au premier plan sont morts de maladie ou affection brutale à un âge respectable. Les trois formant la pointe ont disparu dans l’exercice de leur passion. Quant aux deux rescapés à gauche ils en sont à l’hiver de leur vie. 

Où qu’elles se positionnent ces étoiles brillent encore. 

Cette photo me touche particulièrement car 1970 c’est l’année où j’ai vraiment commencé à me passionner pour le sport automobile. 

Les visages parlent, de gauche à droite : Andrea De Adamich - Jack Brabham - Henri Pescarolo - Rolf Stommelen - Ronnie Peterson - Peter Gethin - Dennis Hulme - Jean-Pierre Beltoise.  

 

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Commentaires

Merci pour ce merveilleux texte rayonnant de nostalgie. C'étaient des hommes... de vrais hommes accomplissant leur destin et servant leur passion. Des étoiles aussi comme vous dites. Ce genre d'étoiles qui ont marqué le gamin que j'étais et m'ont guidé sur ma propre route.
Amitiés
Hervé

Écrit par : Hervé SALOMON | 24 décembre 2020

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Beau texte, merci pour ces beaux souvenirs

Écrit par : alain hawotte | 24 décembre 2020

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Bien menée cette note, elle mérite 3 étoiles .
J'aimerais bien connaitre dans quelle circonstance cette photo fut prise ?

Écrit par : Orjebin Jean-Paul | 24 décembre 2020

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JPO, c'est une photo de presse prise lors du GP du Canada 70, David Phipps pour Sutton. Il y a d'autres clichés du même groupe sur cette page :
https://www.motorsportimages.com/photos/?p=4&event_id=175778

Écrit par : F.Coeuret | 25 décembre 2020

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Merci François, c'est une mine.

Écrit par : Orjebin Jean-Paul | 25 décembre 2020

Sur Pinterest, vous pouvez trouver de milliers de photos extraordinaires de très nombreux grand-prix. Motorsport images, une mine pour ceux qui ont connus les années 60-70.

Écrit par : Daniel DUPASQUIER | 15 janvier 2021

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