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25 novembre 2016

Les coulisses de la Scuderia (2): Romolo Tavoni

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 « Au milieu des années cinquante, Romolo Tavoni fût confronté à un dilemme : il pouvait travailler aux cotés d’un Enzo Ferrari tyrannique… ou bien se faire virer. Cinquante ans après, il expliquait à Chris Nixon, de la revue MotorSport, qu’il avait pris la bonne décision. »

Tavoni, Tavoni... le type qui s'est pris une gifle de Behra à Reims en 59 ? Nous avons eu envie d'en savoir un peu plus long sur l'ancien bras droit d'Enzo Ferrari, en traduisant pour nos lecteurs cet article paru en 1998 dans MotorSport.

traduit par F.Rainaut


romolo tavoni
Phil Hill - Romolo Tavoni - Laura Ferrari. Silverstone

 

En janvier 1950 un jeune employé fut contacté pour un entretien avec le directeur de la banque Credito Italiano à Modène. La banque avait un nouveau client et, désireuse de l’aider par tous les moyens, lui avait proposé de mettre un homme à son service pour les deux premiers mois de leur relation. Le client s’appelait Enzo Ferrari et le directeur venait juste de lui accorder un prêt pour construire une nouvelle usine dans une petite ville du nord de l’Italie : Maranello. Pendant le trajet jusqu’à l’usine Ferrari existante Via Trento Trieste à Modène, l’employé de banque songeait avec inquiétude au travail à venir. Près de 50 ans plus tard, il confesse « je ne voulais pas bosser pour lui ».

« J’avais entendu dire qu’il changeait de secrétaire tous les deux ou trois mois et qu’il travaillait de huit heures du matin jusqu’à dix heures du soir. Nous allâmes à son bureau et il demanda où j’avais travaillé avant de rejoindre la banque.

Je lui expliquais alors que j’avais travaillé comme comptable chez Maserati, en espérant qu’il réponde, "Dehors !", parce qu’à Modène si vous travaillez pour Maserati, vous ne travaillerez jamais pour Ferrari. Mais il répondit :

- Très bien, je crois que vous êtes le secrétaire qu’il me faut, mais pourquoi seulement deux mois, pourquoi pas 10 ans ?

Ce fût mon premier contact avec Mr Ferrari. »

Nous sommes assis dans le bureau de Romolo Tavoni, à l’Autodrome de Monza, l’endroit où  il travaille depuis 1972. C’est un homme de grande taille, dépassant largement les un mètre quatre-vingts, il s'exprime d'une voix grave, basso profondo, et ponctue chacune de ses phrases d’un petit rire.

« Une semaine après notre rencontre, je devins son secrétaire, d’abord à l’Auto Avio Costruzione, parce qu’il y construisait des machines-outils, et ensuite à la Scuderia Ferrari. Le premier jour où j’atterris au bureau de Modène, il me donna quelques lettres à taper et me posa la question :

- Vous déjeunez à quelle heure ?

- A midi, Mr Ferrari.

- Non, non, à une heure-et-demi ! Je travaille jusqu’à une heure et ensuite je vais à Maranello ; parfois vous viendrez avec moi et parfois vous travaillerez là-bas.

A cinq heures la plupart des gens rentrent chez eux, mais Mr Ferrari m’expliqua qu’il me téléphonerait avant que je puisse partir : à sept heures il appela pour dire qu’il serait à Modène à huit heures et que je devais l’attendre. Une fois arrivé il me demanda de taper puis de poster quelques lettres. Quand je suis rentré chez moi, mon père, ma mère et ma sœur m’attendaient et m’interpellèrent  "Pourquoi rentres-tu à 11 heures ?" Je leur expliquais que j’étais en train de travailler pour Mr Ferrari, mais ils eurent beaucoup de mal à me croire !

 

romolo tavoni
1ers essais Ferrari 156 Sharknose. C.Chiti, R.Tavoni , R.Ginther, P.Hill, E.Ferrari

 

A Maranello Ferrari parlait avec tout le monde, pas seulement les chefs de département, avec qui il était très dur. Mais je découvris assez vite qu’il n’était pas dangereux quand il parlait de façon rude, c’était juste sa manière à lui de s’exprimer. Lorsqu’il s’asseyait autour de la table avec nous il parlait très doucement, et je découvris que c’était dans ces moments-là qu’il prenait ses décisions.

Quand il posait une question, il voulait très rapidement une réponse, et il commençait par le bas de l’échelle, pas par le grand chef du département, et c’était bien ça le problème. Bien que Ferrari les ait tenus en haute estime, il leur répétait sans cesse :

- Si les personnes de votre département ne travaillent pas correctement, c’est de votre faute.

Il prenait toujours le parti des ouvriers et donc ces derniers travaillaient pour lui avec une grande passione. Quand il stoppa son activité de production de machines-outils pour se concentrer sur les voitures, la firme était profondément endettée auprès des banques, mais les ouvriers étaient payés chaque mois rubis sur l’ongle. Ça n’était pas forcément toujours le cas pour les fournisseurs, mais pour les ouvriers si.

S’il se montrait parfois indulgent pour les fautes commises par ses "cols bleus", Ferrari se montra moins charitable quand il en vint aux perspectives de travail du jeune Tavoni. « Mes deux mois passèrent très vite et à la fin il demanda :

- Avez-vous reçu votre argent ?

- Je répondis, "Oui…" et j’étais prêt à le remercier quand il m’interrompit :

- Stop ! Je suis en train de parler, vous m’écoutez. J’ai discuté avec le directeur de la banque et lui ai expliqué que vous êtes parfait pour moi. Je lui ai aussi demandé de ne pas vous reprendre. »

Courageusement, Tavoni informa Ferrari qu’il était impatient de retourner à son ancien travail. « Il fût stupéfait :

- Pourquoi ? Ferrari ça n’est pas aussi bien que la banque ?

Je lui expliquais que j’étais fatigué de rester jusqu’à dix heures du soir. A la banque je commence à neuf heures, à onze heures je prends un cappucino, à midi je vais déjeuner et à six heures il est temps de rentrer à la maison.

- Etes-vous stupide ? 

répliqua Mr Ferrari. »

Tavoni éclate de rire lorsqu’il évoque l’incrédulité de son patron.

- Vous trouverez sans doute un job dans un bar ou dans un restaurant. Chez Ferrari cela s’appelle un travail. Si vous voulez rester, vous le pouvez, sinon je ferai le nécessaire pour qu’il n’y ait plus de place pour vous dans la banque.

« Il ne me payait pas plus que ce que je gagnais à la banque, mais je suis resté et j’en suis content, car c’était fantastique. »

Tavoni se rappelle comment, au moment où la présence de l’empire - britannique - dans la course automobile s’intensifiait, l’attention de Ferrari fût attirée assez rapidement sur Mike Hawthorn. « En 1952 il écrivit à Tony Vandervell, lui demandant de vendre quelques-unes de ses voitures de sport en Angleterre. Mr Vandervell lui répondit :

- Je fais courir les Thinwall Special Ferrari, je ne vends pas de voitures. Mais j’ai un pilote pour vous, il est à la fois rapide, jeune et intelligent. »

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Romolo Tavoni, Mike Hawthorn

 

Hawthorn allait devenir le pilote favori de Tavoni parmi tous les autres.

« C’était un grand pilote, très intelligent, et un gentleman. Egalement très direct. Mr Ferrari lui dit un jour :

- Vous avez eu des difficultés lors de cette course, pourquoi ?

Mike répondit :

- La boîte de vitesses est mauvaise, il m’était impossible de changer de vitesse correctement.

Ferrari était furieux.

- Vous dites que ma boîte de vitesses n’est pas bonne ? Ma boîte est la meilleure et si vous répétez encore qu’elle n’est pas bonne vous pouvez partir !

- Goodbye ! dit Mike,

et il laissa Ferrari le rappeler prestement. Il appréciait un pilote qui parlait par lui-même. Si un pilote ne faisait que se plaindre de sa voiture, il n’allait nulle part avec Ferrari, mais après une course Mike pouvait dire, "Romolo, les freins n’étaient pas bons" et au retour à Maranello il pouvait expliquer à Ferrari, "La voiture était fantastique, mais nous avons eu quelques difficultés avec les freins. On devrait sans doute effectuer quelques tests." Ferrari aimait cela et il pouvait rester jour et nuit dans le Département Competition pour essayer et trouver des solutions. Il construisait toujours la meilleure voiture possible et les pilotes l’admiraient, en premier lieu parce qu’il avait lui-même été pilote, puis un chef d’écurie et enfin le propriétaire. C’était un homme fantastique. »

romolo tavoni,enzo ferrari
R.Tavoni, P.Collins, M.Hawthorn, S.Lewis-Evans. Silverstone 1958 

 

Vers le milieu des années 50', des difficultés financières forcèrent Gianni Lancia à vendre sa firme et à abandonner la course. Lors du transfert, toutes les voitures de Grand Prix, les pièces de rechange ainsi que l’ingénieur Vittorio Jano furent cédés à la Scuderia Ferrari, qui sortait d’une saison désastreuse avec les Super Squalo d’Aurelio Lampredi.

Les jours de Lampredi à la Scuderia étaient désormais comptés, son prometteur moteur de Grand Prix à deux cylindres ne confirmant aucune des promesses annoncées (1). Désormais, avec les Lancia et leur concepteur dans ses murs, Ferrari n’avait plus vraiment besoin de Lampredi, alors il le vira. Cependant, il avait également besoin de Juan Manuel Fangio. A la fin de 1955, Mercedes-Benz se retira de le course, laissant leur double champion du Monde sans volant. Il rejoignit Ferrari pour la saison 1956 et bien qu’il ait remporté le championnat avec la Lancia-Ferrari, ce ne fût pas une association heureuse.

(1) En 1955, lors de l'essai au banc du nouveau moteur à deux cylindres, le moteur à peine démarré, décolla littéralement en direction du toit de la salle de test.

De ce qu’a pu laisser entendre Juan Manuel, l’origine de cette mésentente avait trait au refus de Ferrari de le nommer premier pilote, ce en dépit de ses trois titres de champion du monde. Du point de vue d’Enzo Ferrari, cependant, le problème avec Fangio était un problème d’argent.

Habituellement, Mr Ferrari partageait l’argent des primes 50-50 avec les pilotes. Chez Mercedes Fangio touchait 50 pour cent plus un bon salaire et il demanda la même chose chez Ferrari. Mr Ferrari appréciait Fangio en tant que pilote, beaucoup moins Fangio en tant qu’homme, expliquant :

- Je fournis les voitures, vous amenez votre maîtrise du pilotage, donc je pense que 50-50 est correct.

Aussi lorsque Fangio insista pour toucher également un salaire, Ferrari estima qu’il allait à l’encontre de la tradition.

« Il remporta le titre pour Ferrari puis ensuite il partit chez Maserati pour ’57 où Mr Orsi fut heureux de satisfaire ses exigences. Il gagna de nouveau, mais Ferrari rétorqua :

- Très bien, Orsi a gagné le Championnat, mais moi j’ai l’argent dans ma poche.  »

Durant toute cette période, Nello Ugolini avait été le team manager de la Scuderia mais à la fin de l’année 1956 il causa une sensation à Modène en quittant Ferrari… pour Maserati. Ceci allait apporter de gros changements dans la vie de Romolo Tavoni.

Ugolini fut remplacé par Eraldo Sculati mais bien vite un loupé dans un compte-rendu à Ferrari – lequel n’assistait plus aux courses depuis 1934 – allait lui coûter son poste. Il s’agissait des résultats du grand Prix d’Argentine de 1957.

« Le dimanche nous avons attendu dans son bureau un coup de téléphone de Mr Sculati jusqu’à 11 heures du soir, mais il n’est jamais venu. Nous nous sommes rendu au restaurant Real Fini à Modène et Ferrari a tranquillement murmuré :

- il faut que je change...

Quand Sculati revint, Mr Ferrari fut très aimable avec lui sans rien lui demander au sujet de la course. Il l’emmena simplement déjeuner avec lui dans un restaurant et lui annonça qu’il était viré ! Quelques semaines après Ferrari me téléphona :

- Mr Amarotti, qui est mon ami mais également technicien de course, a besoin de vous comme team manager. Vous avez tous les contacts utiles avec les organisateurs de courses et les pilotes et je sais que vous ferez de votre mieux pour moi.

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Michel Vaillant - Le 13 est au départ 

 

Tavoni débuta dans son nouveau job de manière un peu brutale. Avant même qu’il n’assiste à sa première course, Eugenio Castellotti se tua lors de tests sur l’Autodrome de Modène et ensuite Fon de Portago ainsi que plusieurs spectateurs furent tués lors des Mille Miglia. Gravement choqué par ces tragédies, Romolo demanda s’il pouvait reprendre son ancien job à l’usine, mais Ferrari insista pour qu’il demeure à sa place. Tout s’arrangea jusqu’à ce Grand Prix de France (2) à Reims en 1958 , où Hawthorn gagna mais où Luigi Musso fut tué.

(2) Ou plus exactement du Grand Prix de l'A.C.F., Ndt

« Le magazine Civilita Catholica critiqua les articles qui avaient été écrits à propos de la  victoire Ferrari, » se souvient Tavoni, « soutenant que la firme ne représentait rien car elle avait été bâtie sur des hommes morts. Ce fut terrible pour Mr Ferrari et il ne savait plus s’il allait continuer à courir. Il parla à un prêtre, qui lui dit :

- Dieu donne un chemin à chacun de nous, parfois difficile, parfois plus facile. Vous avez choisi le chemin difficile, il faut désormais avoir le courage de le suivre.

« Quelques semaines plus tard, nous perdîmes Peter Collins au Nürburgring. Mr Ferrari était très attaché à Peter car en 1956 ce dernier était très proche de son de son fils Dino, alors en train de mourir. Après que Peter ait été tué, Ferrari annonça :

- Nous devons maintenant arrêter la course. Nous continuerons en GT et allons réfléchir pour le futur.

Mais Mike Hawthorn répondit à Mr Ferrari :

- Je suis responsable pour moi-même et je connais les risques. Si je ne peux disposer d’une Ferrari je courrai avec une autre voiture, mais je préfère courir avec une Ferrari pour le reste de la saison. »

Et donc l’équipe continua, Hawthorn terminant second au Portugal, à Monza et à Casablanca et ce faisant il remporta le championnat. Ferrari remporta à nouveau le titre conducteurs en 1961, avec le splendide modèle 156 Sharknose. Comme à son habitude Ferrari refusa de nommer un pilote numéro un et donc les coéquipiers Phil Hill et Wolfgang von Trips bataillèrent pour le titre jusqu’au GP d’Italie, où la tragédie frappa une nouvelle fois. Au second tour von Trips s’accrocha avec la Lotus de Jim Clark, les deux voitures sortirent de la route, mais ce fut la Ferrari qui fonça sur un groupe de spectateurs en bordure du circuit. Onze périrent, ainsi que von Trips. Phil Hill remporta le championnat, mais dans les plus épouvantables circonstances.

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Aintree 1961. Wolfgang von Trips, Laura Ferrari, Phil Hill, Romolo Tavoni  

 

Tavoni appréciait énormément von Trips et fût naturellement contrarié lorsque Ferrari lui intima l’ordre de ne pas assister aux funérailles du pilote allemand. « Il insista pour que je reste à Modène, et il envoya sa femme, ainsi que Franco Gozzi. J’étais très mécontent de ce choix et incertain quant à ma position de team manager. »

L’épilogue survint un mois plus tard quand, par un extraordinaire concours de circonstances, il fut annoncé que huit cadres supérieurs de Ferrari – Tavoni inclus – avaient été mis dehors. Aucun motif ne fut donné, ni à l’instant,  ni depuis,  mais il y avait des rumeurs que tout était dû aux interférences de la femme de Ferrari dans les affaires de la société. Tavoni confirme aujourd’hui pour la première fois cette version. Laura Ferrari est longtemps restée un important actionnaire de Ferrari Automobili. En 1960, elle commença à se rendre sur les circuits avec la Scuderia et, semble-t-il, à interférer avec le travail des cadres de chez Ferrari.

« Elle nous critiquait constamment auprès de Mr Ferrari, » explique Tavoni. « et en octobre nous rencontrâmes les pires difficultés après son retour des funérailles en Allemagne. Nous eûmes une grande discussion et étions tous si mécontents que nous écrivîmes une lettre à Mr Ferrari demandant que Mme Ferrari resta en dehors de l’usine. Il fût très offensé et lors de notre réunion hebdomadaire il déclara :

- Si c’est cela que vous pensez, la porte se trouve ici, voilà votre argent, DEHORS !

C’était typiquement Ferrari, qui trouvait qu’il était impossible d’admettre que nous avions raison. » 

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A.T.S. F1. Spa-Francorchamps 1963

 

Tavoni et Chiti furent rapidement récupérés par un consortium d’hommes d’affaires qui créèrent le team ATS F1. Ce fût un vrai désastre qui finit par s'effondrer en septembre 1963. L’année suivante Tavoni fût sollicité pour mettre en œuvre une course de voitures de sports de 1000 km à Monza qui marquerait le retour d’une épreuve internationale d’endurance en Italie suite à la disparition des Mille Miglia.

Durant les quelques années qui suivirent, Enzo Ferrari demanda par deux fois à Romolo de revenir à Maranello comme team manager, mais ce dernier refusa. Malgré leur douloureuse séparation en 1961, les deux hommes restèrent bons amis et déjeunaient  ensemble chaque fois que Tavoni était à Modène, jusqu’à la disparition de Ferrari en 1988. Depuis, beaucoup de mots très durs ont été écrit au sujet d’Enzo Ferrari, mais Tavoni le tient en très haute estime.

« A mes yeux, Ferrari était le propriétaire, le patron et surtout un homme fantastique dans le sport et autour de l’usine. C’était aussi un professeur et une figure paternelle très forte. A la naissance de ma première fille, il m’a versé trois fois mon salaire mensuel pour elle. A d’autres moments il pouvait être exaspérant car il était tellement changeant.

Quand il m’a demandé de "rejoindre la famille" , c’était tentant, mais j’avais un très bon job à Monza. En 1982 j’ai pris en charge toutes les activités liées au circuit, le GP d’Italie, tout. C’était un poste très important qui m’apportait beaucoup de satisfactions. » Romolo Tavoni est aujourd’hui âgé de 71 ans, il jouit d’ une santé robuste et il a conservé intact son sens de l’humour. Il s’est retiré en 1992 et il est content de pouvoir passer du temps avec ses petits-enfants. « J’ai trois filles et trois petites-filles. Avec ma mère, ma sœur et sa fille, je suis entouré de neuf femmes, c’est terrible ! »

Il éclate de rire à nouveau. Mais il n’a pu résister à l’attrait de Monza et depuis 1993 il est directeur adjoint de l’Autodromo, travaillant ici deux jours par semaine. Le directeur est un certain Enrico Ferrari et ainsi, par un heureux effet du hasard, la carrière de Tavoni a bouclé la boucle, se terminant comme elle avait commencée, travaillant pour Mr Ferrari.

Chris Nixon in MotorSport Nov. 1998

romolo tavoni
Reims 1959. Jean Behra en colère  

 - Illustrations ©DR

Commentaires

Très intéressant, merci

Écrit par : Alain Hawotte | 25 novembre 2016

Enzo Ferrari était l'un de ces personnages qui peuvent déplacer des montagnes avec une pelle à tarte. Corolairement, ils sont toujours des caractères plutôt rugueux et difficiles à vivre. Jean Behra, lui, était assurément un sanguin, comme le constata Romolo Tavoni à Reims. Je me souviens vaguement d'une histoire dans laquelle, au cours d'un déjeuner dans un restaurant, Behra s'était "pris de bec" avec un journaliste qui n'avait pas été très "compréhensif" vis-à-vis de lui. Après une dernière "mise au point" verbale en quittant le restaurant, Jean Behra avait soudainement fait demi-tour, et, réintégrant la salle de l'établissement, il asséna un direct dans la figure du journaliste ! Qui, où, quand : HELP ! Par avance merci !

Écrit par : Raymond Jacques | 25 novembre 2016

Merci pour cet article. Je ne connaissait pas Tavoni sous cet angle.
Merci à lui également, pour avoir une très haute opinion sur Enzo Ferrari, critiqué beaucoup trop par beaucoup de monde.

Des hommes comme Monsieur Ferrari, il n'y en a pas à chaque siècle.

Gardons en mémoire, le fait que nous avons eu la chance d'être de son siècle.

Écrit par : Bruno | 25 novembre 2016

Merci Francis de m'avoir permis de découvrir cet article, ainsi que le précédent. Quelle somme de travail de qualité, quel engagement de tous les instants auprès de chaque personne de son entourage: la réussite d'Enzo Ferrari ne doit rien au hasard et elle ne pouvait être que la sienne.

Écrit par : JP Squadra | 28 novembre 2016

Bravo et merci pour cet article passionnant. C'etait un des derniers temoins de cette magnifique epoque romantique de la course. Peut on encore imaginer aujourd'hui de tels personnages ? .

Écrit par : Koenig Gerard | 22 décembre 2020

Merci beaucoup pour cet excellent partage. Un régal à lire.

Écrit par : Daniel Robin | 24 décembre 2020

Les commentaires sont fermés.