Rétro, c'est trop ... (Intro)

Toj-BMW SC204 2L 1976

En voiture s'il vous plaît, s'il vous plaît...

Rétro (c'est trop), comme Rétromobile bien sûr, le grand rendez-vous annuel, incontournable et très parisien de la voiture ancienne. Bien aidé par un badge presse, j'ai prévu le mardi pour les photos, le mercredi pour les potos et, histoire de trouver la rime, le vendredi pour les protos.

Mais dans la réalité tout était un peu plus mélangé, les potes j'en ai croisé peu ou prou tous les jours, et c'est peut-être bien à cause de cela que Rétro est devenu au fil des ans une véritable addiction.

par Francis Rainaut

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Toj-BMW SC03 2L 1975

Publicité dans la cité

Je ne connais pas spécialement la Warsteiner, « la reine des bières ». Ce que je sais, c’est qu’en tant que sponsor, cette marque a donné lieu à des décorations sublimes, que ce soit sur les Toj ou bien sur les Arrows de F1.

Toj, c’est l’acronyme du Team Obermoser Jörg (1). La première barquette de 1974 la SC02 a été dessinée chez GRD, firme anglaise formée par des dissidents de chez Lotus. La seconde la SC03 de 1975 est également l’œuvre de l’ingénieur suisse Jo Marquart, sur la base d’un projet pour Modus. Mais Dieu qu’elles étaient belles, ces barquettes 2L !

 

(1) Jörg Obermoser étant lui-même importateur GRD, puis Modus en Allemagne, ceci expliquant cela.

 

 

On te donne trois balles

Présent dès l'ouverture mardi soir, je me suis équipé d'une carte d'état-major, à savoir d’un plan du salon que j'ai imprimé en grand format. J'y ai stabiloté quelques stands de choix parmi lesquels figurent ceux de Bernard Asset, de Jean-Paul Brunerie et bien sûr celui où œuvre l’irremplaçable Carol Quiniou, entourée comme il se doit de superbes monoplaces anglaises (qui a parlé de Lotus...) ainsi que d'une Alpine A220 dans son ultime version course de côtes.

Vincent Beltoise nous fait l'amitié de poser à coté de la BRM P160 qui est quasi identique à celle avec laquelle son oncle s'est illustré. Vincent nous raconte que JPB demandait qu'un espace soit dégagé autour du levier de vitesse, lui qui ne conduisait presque que d'un bras.

 

 

Je salue un peu plus loin l’ami Bernard Asset, un peu exilé à l’extrémité de la galerie des artistes. Il me montre un exemplaire d’un livre rare - la bio de Soichiro Honda – livre qu’on lui a remis sur le stand Honda qui fête les 70 ans de la marque. Si vous êtes près de Bernard, c'est que Lionel Froissart n'est pas loin. J'entame avec lui une longue discussion sur mon - minuscule - parcours journalistique, il me raconte comment l'intégralité du contenu de « Bords de Pistes » a été perdu suite à un bug chez son hébergeur. Ce qui l'a passablement refroidi pour continuer son blog... Donc il faut penser à sauvegarder « Racing’ Memories », je le note dans un coin de ma tête.

 

 

T'es en train, en train...

Je croise Jean-Pierre Jaussaud sur le stand Renault, où l’on célèbre le 40^e anniversaire de la victoire au Mans. JPJ paraît en meilleure forme, il me fait la gentillesse de poser devant « son » proto, la Renault-Alpine A442 #2. Nous bavardons un peu, il me dit qu’il doit renter en Normandie pour effectuer sa dialyse le lendemain.  Par la route ? je lui demande, inquiet. Oui par la route. Sacré Jean-Pierre…

Un autre JPJ est là aussi, en compagnie de ses filles et son pote Jean-Claude Bruley.

 

 

Regarde dans la vitre, c'est toi dans la glace

Cette voiture, c'est tout une intrigue. Elle m'a immédiatement fait penser à la Chrysler ayant servi aux ravisseurs du professeur dans l'« Affaire Tournesol ». Mais celle exposé à la vente Arcurial est une cousine, il s'agit d'une « Imperial », ou Chrysler Imperial 1955. On n’en était quand même pas loin !

 

 Imperial 1955 - Vente Arcurial

 

 

 

René-Bonnet Aérodjet LM6-1963

 

 

Rue toi dans la rue, rue toi dans les brancards

Une René-Bonnet Aérodjet, forcément quelque part ça cause... 1963, ce sont les prémisses du retour des bleus dans la course automobile, on ne parle pas encore de Matra, mais Jean-Pierre Beltoise lui fait déjà partie de cette saga, et il se fait remarquer pour la 1^e fois sur quatre roues en signant une victoire à l’indice au Mans au volant de cet Aérodjet. La suite de ses aventures avec les Djet et autres Jet sera nettement plus douloureuse.

 

McLaren M2B V8 - 1966

 

Je suis sur la route

Le français Richard Mille n'est pas seulement horloger de métier et même horloger de talent. Il est également passionné de sport automobile, sponsor de plus en plus visible et collectionneur avisé.

Il présentait sur son stand le « meilleur » de la firme McLaren, depuis la M2B de 1966 jusqu'aux prototypes du Mans. Ce n'est pas sans émotion que l'on retrouve le bolide de Pete Aron, ce diable de Bruce ayant habilement négocié quelque subsides du réalisateur de « Grand Prix » en échange de quoi la 1e F1 McLaren arborait les couleurs blanche et verte de la firme Yamura.

Mais dans la réalité, le V8 Ford Indy puis le Serenissima s'avérèrent en fin de compte notoirement peu fiables, et Frankenheimer dut faire appel à des amis, notamment à à Mike Spence.

 

McLaren M8D 1970 dessinée par Jo Marquart

 

 

P.Bisson, JP.Orjebin, G.Gaud qui s'est absenté, G.Jegou, P.Vatan, F.Rainaut, JC.Arnold qui ne va pas tarder

 

Rétro c'est trop, Rétro c'est drôle

Mardi ce sont les grandes retrouvailles, bien guidé par l’excellent Gérard Gaud, je retrouve les potes autour d’un tartare. A table c’est presque « Racing’ Memories of the Stands »…  Bon, ça n’a pas fait rire tout le monde, on échange les dernières mondanités en attendant Jean-Claude Arnold qui me rejoint, café pour moi, sandwich-bière pour lui. A la table d'à coté déjeune un Gérard Larousse esseulé que peu de gens semblent reconnaître, c'est aussi ça Rétromobile.

Jean-Claude me parle de son rendez-vous manqué avec Patrice Moinet qui prépare un livre sur l’histoire du Team Arnold. Rendez-vous manqué à cause des précipitations hivernales qui en ont découragé beaucoup et qui m’ont couté près de 4h pour ramener la voiture la veille au soir. JCA ouvre son attaché-case très 60’ et en sort une liasse d’autocollants « Meubles Arnold Team » et de goodies, c’est ça Jean-Claude Arnold, et c’est beaucoup.

 

 

 

Sortie, non par ici

Je suis finalement revenu sur le stand Honda le mardi et réussi à obtenir mon exemplaire de la bio Honda. Merci Bernard Asset, je vais dévorer ce livre et découvrir en passant que notre brillant photographe figure au générique du livre.
Coté bouquins, j’ai fait dans la sobriété, et ne ramène que le « Honda » plus un livre technique d' Adrian Newey, bien évidemment en anglais, mais je ne compte pas les revues ou les Dinky. Après avoir lu les explications d'Adrian, sans aucun doute je serai mûr pour dessiner la prochaine McLaren, orange papaye si possible… J'ai un peu hésité sur un Brian Redman traduit en français et chaudement recommandé par Gianpaolo, ce sera sûrement pour une prochaine fois.

L’heure de la fermeture va bientôt sonner, je vais chercher mon « Grand Prix » spécial Gurney (2) chez l’ami Pascal Dro qui me le dédicace, et tombe sur Patrick Tambay et Christian Ethuin. Je passe un excellent moment avec « Tintin » en super forme, à qui je promets d’être présent à Montlhéry pour fêter avec lui les 50 ans de la Formule France. Nous évoquons aussi François Libert qui passe de sales moments et à qui nous envoyons une amicale pensée.

(2) remarquable opus #26

 

F.Rainaut, C.Ethuin, J.SamAlens

 

Je repasse une dernière fois à l’annexe – chez Jean-Paul Brunerie du Limousin (et Madame) – le temps d’écouter les histoires de l’intarissable Gilles Gaignault. Je lui parle de Pep’s, qui partageait les pistes de karting avec mon fils lorsqu’ils étaient mômes, il me répond que son rejeton a laissé la course de coté et gagne maintenant beaucoup mieux sa vie que lui.

En relisant ma note, je constate que j’ai oublié de parler de Vincent Métais, qui vit en Chine et est un fan ultime de Stirling Moss, pas plus que de Pascal Bisson, Maseratiste convaincu, de Gaëtano Bizzini, trésor de gentillesse qui crée des merveilles avec son associé pour Linea di Corsa, de Jean-Paul Orjebin, qui fait tout avec style et enfin de Patrice Vatan, à qui je décerne une plume d’or pour l’ensemble de son œuvre.

Je ne me suis pas non plus étendu sur toutes les merveilles de mécanique vues au salon, ce que je me réserve pour une prochaine note ou encore pour quelques pages annexées à la présente…

 

Merci au groupe « Téléphone »...

 

 

- Photos ©FrancisRainaut 2018