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14 mai 2018

De Angelis: des blanches et des noires

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La première fois que j’entendis parler d’Elio De Angelis, c’est lorsqu’il « bouscula » quelque peu Patrick Gaillard à l’épingle du Loews, lors d'un GP de Monaco de formule 3. Ça n'était pas pour nous réjouir, mais il s’ouvrit ainsi les portes de la victoire devant tout ce que le « milieu » comptait de décideurs.

La dernière fois, ce fut dans une villa de La Ciotat, où un ami d’un ami m’hébergeait pour mes vacances, séjour essentiellement consacré à progresser en planche à voile. Cet ami, dont j’ai oublié le nom, faisait du kart ou de la formule Renault, je ne sais plus. Le Castellet tout proche était son jardin. Il me raconta alors, me montrant des bouts de carrosserie en Kevlar, « j’étais là-bas quand Elio est sorti, c’était horrible, personne n’a rien pu faire… Alors voilà, j’ai ramené quelques pièces de carrosserie de la Brabham, en souvenir de lui ».

Alain Hawotte nous rappelle dans une note brève et émouvante la trajectoire du pilote romain, toute faite de style et d‘élégance.

Racing' Memories


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C’est très jeune qu’Elio arriva en f1 à l’âge de 20 ans, Elégant comme un prince, rapide comme le vent, stylé comme la Parabolica de Monza. Héritier d’une riche famille italienne il débuta par les karts, puis passé en Formule 3, il remporta la couronne italienne en 1977 devant Piercarlo Ghinzani.

 

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En 1978, banco dans la principauté de Monaco avec la victoire en F3, « une victoire qui ne se laisse tutoyer que par les futurs grands », disait le paddock ! Mais les résultats en Formule 2 ne furent pas très probants, désillusions mécaniques et quelques fautes firent que sa saison 78 fût un échec, mais un Prince ne rechigne pas sur un obstacle alors avec le soutien financier de sa famille, il signe en Formule 1 pour 1979 chez une écurie devenue fantomatique : Shadow. Elio décrocha une quatrième place au GP des USA et toute la saison fut illuminée par le talent de ce prince sans bannière.

 

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Il entra alors en 1980 chez Lotus JPS et ses montures lui valurent un peu plus tard le surnom de Prince Noir, noir comme le raffinement dont il faisait preuve dans le paddock et sur le ruban d’asphalte de la piste… Deuxième dès sa seconde sortie sur la perle noire et or, Elio fut régulièrement dans les points en 81 et remporta son premier GP en Autriche en 1982 dans une arrivée de légende quelques millièmes devant la Williams de Rosberg. Une adaptation au moteur Renault en 1983 gâcha la saison du team JPS et de ses pilotes, mais 1984 fut bien meilleur et Elio termina troisième au classement général. Il remporta même une seconde victoire à San Marino en 1985 et fit figure grâce à sa régularité de vainqueur final jusqu’à la mi-saison, malheureusement un jeune roturier avait forcé par son talent les portes de l’écurie Lotus et tout le raffinement d’un Elio, sans doute trop bien élevé, ne put contrecarrer les ambitions du jeune Ayrton Senna, car c’est de lui qu’il s’agissait.

 

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Essais privés Croix-en-Ternois 1981 ©Claude Maréchal

 

Dépité par la trahison de son écurie qui n’avait plus d’yeux langoureux que pour le casque flamboyant du brésilien, le Prince Noir s’en alla et prit place dans le baquet d’une Brabham, une Brabham déjà sur la pente descendante… De la même manière que pour Patrick DEPAILLER sur un autre circuit rapide quelques années auparavant, l’aileron arrière de sa nouvelle monture se brisa, laissant son pilote sans ressources devant l’inéluctable, la Brabham quitta la route dans une grande courbe rapide et alla s’encastrer sous le rail de sécurité d’un virage du Paul Ricard le 14 mai 1986. Le Prince Noir nous quitta le lendemain. Mais pas tout à fait, Il avait tellement marqué un jeune et fougueux prétendant du nom de Jean ALESI que les bandes Rouge et Bleu et le design de son casque se retrouveront sur celui de l’ami Jean.

 

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Elio De Angelis, Giovanna Amati

 

Telle fut l’histoire de celui qui aura marqué les esprits par sa finesse de vie et de pilotage, telle fut l’histoire d’Elio de Angelis, le prince noir !

Alain Hawotte

 

 

 

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 - Photo 4 ©CahierArchive

 - Photo 5 ©Claude Maréchal

 - Autres photos ©D.R.

Commentaires

Merci pour ce rappel bienvenu du parcours d'Elio de Angelis, une sorte de Cevert français (avec notamment le talent de pianiste en commun). Mais avec une petite rectification : quand il est arrivé chez Lotus, les F1 de Chapman ne portaient plus les couleurs de JPS (mais d'Essex) et n'étaient donc plus des perles noir et or. Mais elles allaient le redevenir dès 1981.

Écrit par : Olivier FAVRE | 15 mai 2018

exact Olivier, désolé de l'erreur...

Écrit par : HAwotte Alain | 15 mai 2018

Italien, Olivier, une sorte de Cevert italien, je suis assez d'accord avec toi. Éducation, classe, style, charme, talent...
Quelques anecdotes à propos de la Chevron B38 F3:
- Elio a utilisé le même châssis pour terminer second en 77 derrière Pironi (sa 1e année en F3) et gagner en 78, donc un bon numéro.
- La déco était presque la même, l’entreprise familiale "De Angelis Costruzioni Edilizie" étant là pour soutenir le gamin, Mamma mia !
- En 78 la monoplace était préparée par la Scuderia Everest, prémisse de la scuderia Toro Rosso. En effet, son patron était un certain... Giancarlo Minardi.

Écrit par : Francis | 15 mai 2018

Euh oui, Francis, Cevert italien, évidemment ! mon clavier a fourché ...

Écrit par : Olivier Favre | 16 mai 2018

Les commentaires sont fermés.