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03 septembre 2020

Balade écossaise : GP Italie 1965

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Les deux pilotes britanniques sont au coude à coude en cette fin de course. Un Grand Prix haletant. Deux équipiers que le drapeau à damier doit départager. L’un est à la recherche de son premier succès tandis que l’autre, pilote confirmé, est déjà entré dans le cercle des champions du monde.

François Coeuret


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Autodrome de Monza - septembre 1965 - les essais 

La formule 1500cc régit la formule 1 pour la dernière année. Les pilotes vont aborder la huitième manche du Championnat du Monde de Formule 1 à Monza. Pour la fin de saison européenne la Scuderia Ferrari engage trois monoplaces sur ses terres. Motorisées par deux V12 pour Surtees et Bandini, tandis que Vaccarella se voit attribuer le V8 1500 de la marque. Côté anglais les V8 équipent le gros du plateau des monoplaces. Climax pour les Cooper, Lotus, Brabham usine et quelques privés. BRM réserve son V8 P60 pour l’équipe usine tandis que le P56 fait le bonheur des privés. Honda motorise ses deux monoplaces avec le spectaculaire V12 transversal.

 

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Apre bataille entre Clark et Surtees qui pilote sa Ferrari à la maison, c’est dire si une forte pression pèse sur les épaules de « Big John ». Clark impose la Lotus Climax. Deux dixièmes séparent la voiture italienne de la britannique. Surtees n’a pas déçu, l’Anglais s’est montré l’égal de « l’Ecossais volant ». Stewart et Hill suivent devançant la Ferrari de Bandini. Bucknum a réalisé un beau sixième temps sur la Honda suivie de Rindt sur Cooper puis Spence sur Lotus. Clark est officieusement couronné, il a déjà assuré les six meilleurs résultats requis, rien moins que six victoires.

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La course

Beau temps ensoleillé comme souvent en septembre sur l’autodrome de Monza. Les frêles monoplaces fuselées dépourvues des appendices aérodynamiques qui pousseront trois ans plus tard s’élancent dans l’arène italienne. Trois pilotes britanniques occupent les trois  premières places puis bientôt quatre en ce début de course. Surtees en délicatesse avec son embrayage a raté son départ, la Ferrari pointe treizième au premier tour. Il entame dare-dare une remontée devant le public italien. Bandini a du mal à suivre le rythme des leaders. Ces derniers Clark, Stewart et Hill roulent comme des chiffonniers permutant leurs positions au jeu de l’aspiration. Surtees qui fait le forcing rejoint ses collègues au neuvième tour, il accède à la troisième position au dixième en doublant Hill. L’anglais prend même furtivement la tête au tour 15 provoquant la liesse des Tifosis. Les pilotes de tête roues dans roues sont en constante bagarre. Clark, Stewart, Hill se révèlent les patrons alors que Surtees perd du terrain depuis le tour 25, son embrayage souffre de plus en plus. Jusqu’au cinquante-septième tour le trio laisse présager un final d’anthologie, ça double, ça redouble. Les trois pilotes roulent imperturbablement sur le même rythme. Embrayage détruit, Surtees quitte la scène au tour 34. Du tour 58 à 63 les positions (hommes) se stabilisent dans l’ordre Stewart, Hill, Clark. A douze tours du drapeau à damier coup de théâtre : Clark abandonne sur rupture de  pompe à essence. Il libère la troisième place qui revient à Dan Gurney. La Brabham de ce dernier domine la Ferrari de Bandini qui réalise une course plutôt pâle dans l’antre italienne.

 

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Final indécis

Les deux pilotes de l’équipe BRM vont en découdre pour la victoire. Alors que Clark a dominé le Championnat, Hill compte seulement cinq points d’avance sur son équipier écossais. Ce dernier va-t-il céder la première marche du podium à son chef de file ? Rien n’est moins sûr. Les deux pilotes roulent de concert changeant encore de position. Lequel va tirer son épingle du jeu ?... A deux  tours de l’arrivée Hill pourtant le plus expérimenté commet une légère faute dans la Parabolica. Il sort trop large, empiète la bordure extérieure et lève le pied droit. Stewart profite évidemment de l’aubaine pour prendre un peu d’air.

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L’Ecossais voit se profiler son premier succès en Formule 1. Il coupe finalement la ligne avec un peu plus de 3 secondes d’avance sur son compatriote à la fine moustache. Entre Clark, Hill, Stewart et Surtees la première place a varié quarante fois sur la ligne au cours des soixante-seize tours de course !  Malgré sa déconvenue italienne, deux Grand Prix blancs en raison de casses moteur aux USA puis au Mexique, Jim Clark s’est imposé comme le maître incontesté de cette saison 1965.


- Illustrations ©D.R.

Commentaires

Une note bien rafraîchissante, merci François.
L'été 65, nous rentrions du Maroc pour nous installer en région parisienne. Je découvrais tout juste la course auto, croyant encore que la Lotus Seven était une formule 1...
A noter la présence sur la grille de pas moins de six pilotes italiens, dont Roberto Bussinello (?), Giorgio Bassi (?) mais aussi "Geki", pilote talentueux qui périra tragiquement sur sa Matra F3 à Caserta sur ce circuit très dangereux.
Geki reviendra à Monza l'année suivante à nouveau sur Lotus.

Écrit par : Francis | 04 septembre 2020

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